Népal

Publié le par Ding

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Abstract : a few impressions from Nepal after only two weeks in this beautiful and very diverse country. It is totally different from neighbouring Tibet although many Tibetans live here. Nepal clearly belongs to South Asia, with some unique characteristics. Katmandu is a charming but somewhat disorganized city. We had a great time trekking in the Langtang National Park although we had to share it with hundreds if not thousands of fellow trekkers.

Deux semaines au Népal ne nous ont donné qu’une vision extrêmement partielle d’un pays somme toute étendu et très divers, que certains de nos lecteurs connaissent mieux que nous. Nous en retiendrons tout de même, pour cette première visite, quelques impressions fortes car le Népal ne peut laisser indifférent :

 

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- Par rapport au Tibet dont nous arrivions, le contraste est total ; c’est peut-être la transition géographique la plus brutale que nous ayons jamais rencontrée en moins de 100 km. Ceci n’a pas empêché Népal et Tibet d’interagir au fil de l’histoire (tantôt en se faisant la guerre, tantôt en échangeant des princesses …). Mais la plongée – le mot n’est pas trop fort puisqu’on perd plus de 4000 m – du dernier col tibétain aux vallées verdoyantes du Népal est un changement complet. D’un plateau aride entouré de sommets enneigés, à près de 5000 m, on passe dans une vallée encaissée et luxuriante où apparaissent bientôt bambous, rizières et bananiers. A la route chinoise bien entretenue succède la route népalaise défoncée et emportée par les glissements de terrain. On roulait à droite, on roule maintenant à gauche (en théorie) ou au milieu (bien souvent). Les premiers villages accueillent le visiteur avec tous les bruits, les senteurs et le désordre du sous-continent indien. Même si le Tibet était une région de transition où l’influence indienne était perceptible à maints égards, le Népal c’est tout autre chose. On a changé de monde.

 

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Moines tibétains à Pokhara

- Pourtant, nous avons retrouvé le Tibet au Népal, où les réfugiés venus du nord sont nombreux. En plein Katmandou, le quartier de Baudhanath est une petite ville tibétaine avec son sanctuaire évoquant vaguement le Jokhang de Lhassa et ses monastères tibétains, le tout hélas très touristique et commercialisé.  Il y a des villages tibétains autour de Pokhara. Nous avons surtout retrouvé le Tibet à deux pas de la frontière, au cours d’un trek dans la vallée de Langtang, au nord de Katmandou.

 

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- Pour le nouvel arrivant, le Népal est donc très clairement en Asie du sud. Les parentés avec l’Inde sont partout, omniprésentes, aveuglantes : de la langue (« bonjour » se dit « namasté » en népali comme en hindi) à la religion (hindouisme prédominant même si le bouddhisme est bien présent au Népal et pas seulement le bouddhisme tibétain) aux petites choses de la vie quotidienne : la cuisine, les camions Tata … . Les crémations sur les rives de la rivière Bagmati, en plein Katmandou,  évoquent fortement celles des berges du Gange à Bénarès. Pour le visiteur occidental, les impressions sont aussi fortes qu’en Inde, fascinantes, captivantes mais agressives : les couleurs vives sur les marchés, les épices odorantes, les currys parfumés, mais aussi le bruit, la poussière, les mendiants insistants et parfois des spectacles qui nous font frémir : enfants de deux ou trois ans trottinant sans surveillance au bord d’une route nationale et d’autres plus choquants encore et impensables ailleurs : un vieillard ou un enfant mort devant lequel chacun passe au bord d’une rue comme si de rien n’était … Comme en Inde, la beauté et le sacré côtoient à chaque instant la laideur et le sordide.

 

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- Katmandou, à l’image du pays, défie les qualificatifs : pittoresque, charmante, attachante, désorganisée, échevelée, chaotique : « un charmant capharnaüm » disait un de nos enfants qui nous y a précédés. Tout plan d’urbanisme en  est absent (ou alors il nous a échappé), chacun construit visiblement ce qu’il veut où il veut avec des conséquences parfois saugrenues. L’histoire y a laissé des témoins remarquables : des centaines de temples et de sanctuaires newari (la culture traditionnelle de Katmandou), des plus imposants (le remarquable ensemble de temples de Patan Durbar) aux plus minuscules, des maisons traditionnelles aux façades de bois finement sculptées mais souvent croulantes et lézardées. Ce patrimoine est souvent bien délabré. La marche dans les ruelles requiert une attention constante en l’absence de trottoirs, avec les motos qui se faufilent à toute allure dans la moindre venelle. La circulation est totalement chaotique, taxis et motos se frayant un chemin à vive allure dans une foule souvent compacte. Heureusement, on trouve souvent des places isolées qui sont, elles, des havres de paix. Chaque rue, chaque ruelle, chaque place compte ses lieux de prière et de dévotion, avec des offrandes renouvelées en permanence. La vie, la prière, le sacré, le beau et le désolant se succèdent à chaque coin de rue, pour ne pas dire à chaque mètre. De chaque promenade nous rentrons comblés mais saturés par tant d’impressions fortes. Le Népal est un pays très pauvre et sa capitale présente, jusqu’à la caricature, tous les stigmates – bruit, pollution, saleté, désordre - d’une métropole du tiers monde, sans immeubles élevés toutefois. Toute chose égales d’ailleurs, Pokhara, deuxième ville du pays nous a paru beaucoup moins intéressant, mais plus reposant autour de son lac qui lui donne un air de station balnéaire. Nous y avons même trouvé des trottoirs qui permettent au piéton de cheminer plus sereinement.

 

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Une Tibétaine à Kyanjin Gumba (deux ans)

-         Les paysages que nous avons vus, dans la petite partie du pays que nous avons visitée, sont remarquables, avec une variété impressionnante en fonction de l’altitude (de 500 à 8 000 m). Les vallées proches de Katmandou nous ont rappelé les montagnes de Java avec leurs rizières en terrasse et leur végétation tropicale. En nous élevant à pied dans la vallée de Langtang, nous sommes passés jour après jour par tous les stades de la végétation : d’une vraie jungle avec ses lianes et ses cascades à une belle forêt primaire où nous avons aperçu des singes, puis de la forêt d’altitude avec des espèces parfois nouvelles pour nous, et enfin les alpages et les rochers. La très haute montagne n’est jamais bien loin cependant. Au sommet d’une colline ou au détour d’un virage, on découvre soudain, si les nuages ne l’ont pas cachée, une de ces chaînes grandioses dont chacun connaît le nom : Annapurna, Daulaghiri, Manaslu  et toutes les autres. Les plus belles montagnes du monde en permanence en fond d’écran.

 

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Gangchenpo (6378 m) vu de Kyanjin Gumba

- Vous pouvez consulter le journal quotidien de notre voyage au Népal :  Journal Pékin Paris (2013-2014) : 2 - au Népal

- Ainsi que nos photos du Népal :  Pekin-Paris-2-Népal Pekin-Paris-2-Népal

 

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H
Récit bien senti. On sent les épices et le vent frais qui coule des montagnes hors des villes. Kipling surgit en arrière plan. Affections et merci Hubert
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