Gibraltar

Le fronton du palais de justice

Nous pensons avoir enfin trouvé le seul territoire de la couronne britannique où l’on conduit à droite et où les voitures ont le volant à gauche ¹: Gibraltar (5° 21’O, 36° 8’ N) , où nous sommes entrés à pied le 15 décembre en venant de l’Espagne voisine.

1: si certains de nos lecteurs en connaissent d’autres, qu’ils aient l’obligeance de nous les signaler.

Le poste frontière côté espagnol ; le monument aux travailleurs espagnols de Gibraltar, à la Linea de la Concepción ; Winston Churchill Avenue, juste après le poste frontière

Lors d’une première visite dans le sud de l’Espagne, il y a cinquante ans, il n’avait pas été possible de franchir cette frontière. Celle-ci était hermétiquement close en raison du contentieux anglo-espagnol qui dure depuis le 18ème siècle.

La résidence, les bureaux et la voiture du gouverneur

Les choses ont bien changé depuis. Certes, le contentieux existe toujours et l’Assemblée générale de l’ONU examine toujours chaque année la « question de Gibraltar » au titre des territoires non autonomes. Mais les relations se sont beaucoup améliorées, y compris avec l’Union européenne, au point que Gibraltar n’a pas été trop pénalisée par le Brexit. Une proposition, envoyée à Londres par l’Espagne et la Commission européenne en novembre 2022, vise à établir un nouveau cadre juridique qui jette les bases d’une relation stable entre l’Espagne, l’Union européenne et le territoire de Gibraltar.

La frontière est ouverte depuis 1985 et aisée à franchir, moyennant un contrôle rapide des passeports. Les voitures peuvent la franchir mais peu de voitures immatriculées en Espagne circulent dans les rues de Gibraltar, où la circulation et le parking sont difficiles il est vrai. La monnaie de Gibraltar est la livre sterling mais l’euro est largement accepté.

La ville et le port vus du rocher, le rocher vu de la ville, le chateau maure, témoin de la période musulmane

La géographie fait peser une forte contrainte : le rocher, escarpé et protégé comme réserve naturelle, occupe une large partie des 6,8 km² du territoire. L’espace urbain est donc très limité et il en résulte, en beaucoup plus petit, une certaine similitude avec l’île de Victoria à Hong Kong : le port, des immeubles à grande hauteur au centre ville, des immeubles ou des villas de luxe sur les pentes du rocher (à Hong Kong on parle du Pic) et une réserve naturelle au sommet.

Main Street et les rues voisines

L'église du Sacvré Coeur, la cathédrale Sainte Marie, l'église écossaise

Le cœur touristique et commercial de Gibraltar est Main Street et la rue parallèle de Irish Town. Entre les boutiques de luxe et les restaurants, les habitants et les touristes déambulent agréablement, d’autant plus qu’il s’agit des deux seules rues piétonnes. Partout ailleurs, le piéton doit être sur ses gardes car les voitures sont nombreuses et roulent vite dans les rues étroites.

Vestiges du passé militaire

Tous les symboles sont mobilisés pour souligner l’appartenance de Gibraltar à la couronne et attirer les touristes : traditions militaires avec nombre d’anciennes fortifications transformées en commerces ou en attractions touristiques, cabines téléphoniques et boites aux lettres rouges, cartes postales patriotiques et l’inévitable fish and chips dans nombre de restaurants. Gibraltar était la première place forte britannique sur la route des Indes et ceci a laissé quelques traces, de nombreux restaurants indiens en font foi. Gibraltar héberge aussi de longue date une communauté juive importante et bien visible.

Le jardin botanique et quelques jardins à proximité

Enclave britannique, Gibraltar bénéficie heureusement du climat du sud de l’Espagne. La réserve naturelle du rocher est couverte d’une forêt méditerranéenne et le petit jardin botanique, parfaitement tenu, montre une belle végétation tropicale.

Si la vie sur le rocher n’est sans doute pas simple avec un territoire aussi exigu et des prix élevés, Gibraltar est une enclave sympathique et accueillante pour les voyageurs anglophiles.

#adm888

Vue du rocher vers le sud ; malgré la brume, la côte marocaine est visible ; on distingue le Jbel Musa, 842 m