Visages de Chine du nord

Publié le par Ding

 

Pagode d'argent 211110 (48)

 

 

 

Dans nos sorties dominicales, nous ne photographions pas que la grande muraille.

 

Nous faisons en effet de fréquentes rencontres, dont certaines – pas toutes – se prêtent à des photos. Vous avez pu voir certaines d’entre elles dans des articles précédents, mais nous en avons maintenant rassemblé quelques dizaines dans un album Visages de Chine du nord Visages de Chine du nord  que nous vous invitons à consulter – et à consulter régulièrement, car nous comptons le compléter au cours des mois qui viennent.

 

A une exception près – un homme célèbre, dont le portrait orne la porte de la paix céleste -, les portraits de cet album sont ceux de gens ordinaires – laobaixing, dit-on en chinois, par opposition aux cadres ou aux dirigeants. Certains sont des citadins, rencontrés dans les parcs ou les hutong (quartiers traditionnels) de la capitale. D’autres, les plus nombreux, sont des ruraux, rencontrés dans les villages de la municipalité de Pékin, que nous visitons assidument, ou dans les provinces.

 

Quelques bébés et enfants dans ces portraits, mais peu. Surtout des femmes et des hommes dans la force de l’âge ou plus âgés. La démographie et le mode de vie l’expliquent en partie : au pays de l’enfant unique, les enfants sont peu nombreux et l’exode rural explique leur petit nombre dans les campagnes. Et, l’éducation confucéenne aidant, ils travaillent beaucoup et s’amusent peu.

 

Une raison plus subjective s’y ajoute : nous éprouvons plus que de la sympathie pour ces petits vieux des villages, qui se chauffent au soleil au début du printemps ou aux derniers beaux jours de l’automne. Ils nous accueillent presque toujours avec de larges sourires et des paroles de bienvenue. La communication avec eux est certes limitée car notre connaissance du chinois est rudimentaire et ils parlent souvent une langue fortement accentuée, loin du mandarin académique. « Vous ne pouvez pas nous comprendre car vous ne parlez pas le pékinois ! » nous a un jour lancé  l’un d’eux, que nous avons pourtant compris. Mais ces brèves rencontres provoquent le plus souvent une sympathie réciproque, au point  qu’il est parfois difficile de leur acheter les produits de leur potager : on insiste pour nous en faire présent.

 

Nous savons, bien sûr, que la « prospérité modeste », xiaokang pour reprendre le vocable officiel, dont ces seniors jouissent aujourd’hui a été cher payée : ils ont connu la pauvreté sinon la misère ou la famine et toutes les vicissitudes que le pays a traversées pendant un demi-siècle. Mais ils sont en forme – les autorités les encouragent à faire leur gymnastique quotidienne – et vivent aujourd’hui raisonnablement bien, sans se livrer aux excès de la génération qui les suit. Sans exclure des souffrances cachées – nombre de personnes âgées se plaignent d’être négligées par leurs enfants, contrairement à toutes les traditions chinoises-, nous les imaginons heureux.

 

A eux tous, ces amis de rencontre, cet album est dédié.

Publié dans Nouvelles de Pékin

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