Retour à Xi'an

Publié le par Ding

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Revenir dans une ville appréciée jadis est toujours périlleux, surtout en Chine où les choses vont vite. Je n’avais pas revu Xi’an depuis quinze ans, hormis une visite éclair l’an dernier, trop brève pour rien voir (si ce n’est une vaste exposition d’horticulture à la périphérie). Je viens d’y retourner un peu plus longuement, pas assez pour vraiment mesurer le chemin parcouru, mais un peu tout de même.

Le choc, attendu, est bien là. Xi’an est devenue une grande ville, avec trois à huit millions d’habitants suivant la manière dont on compte (dont un million d’étudiants !). L’arrivée en ville est celle de toutes les grandes villes chinoises avec un aéroport flambant neuf, une gare TGV en construction à proximité, un métro, des autoroutes urbaines et une épaisse forêt de tours de bureaux et de logement.

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Glacier francophile dans une rue piétonne

Même à l’intérieur des remparts (illuminés la nuit, un peu kitsch), des quartiers commerçants et des rues piétonnes ont été entièrement refaits et étalent une modernité qui ne jurerait pas à Singapour ou à Dubaï (le gris anthracite rappelant tout de même que nous sommes en Chine du nord).

Choc de la modernité encore près de la pagode de la grande oie. C’était jadis la limite sud de la ville. C’est aujourd’hui une zone de culture et de loisirs toute neuve (« Qujiang ») avec musée, salle de concert de prestige de 1250 places, hôtels, commerces. C’est la pagode centenaire qui paraît aujourd’hui incongrue dans cette ville nouvelle.

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A la grande mosquée

Recherche un peu déprimante, enfin, de la grande mosquée de la ville, où l’on accède au cœur d’un quartier restauré pour le tourisme et devenu un emporium de boutiques de souvenirs. La mosquée elle-même, merveille d’architecture hui (chinoise musulmane), m’a semblé un peu fatiguée et ternie – mais des travaux sont en cours.       

Jusque là, le bilan était à tout le moins en demi-teintes : de belles réalisations peut-être mais un cachet largement perdu, au point que je me suis surpris à flâner dans une rue de HLM bien crasseux pour retrouver un peu du Xi’an d’antan avec ses rues embouteillées, ses platanes et ses commerces.

Deux bonnes surprises, heureusement, pour cette courte visite :

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  • Au nord de la grande mosquée, le quartier musulman a été laissé en l’état et la promenade y est un vrai bonheur avec ses marchés en pleine rue, ses oiseaux chanteurs et ses grillons dans des cages, ses galettes de blé gigantesques, ses nouilles de toutes tailles,  les quartiers de bœuf au crochet des boucheries, ses petits vieux barbichus, bref la vraie vie comme avant et pas un touriste.

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  • Le tombeau Hanyangling de l’empereur Jindi (188-141 av. JC, le quatrième empereur Han), fouillé dans les années 90 et ouvert au public en 2006, est remarquable. Dans les 81 puits qui entourent le tumulus central, on a retrouvé des objets en bronze, des bijoux, des armes, des milliers de statues d’animaux et surtout des statues de terre cuite sans leurs bras (les bras en bois articulés ont disparu), formant une armée miniature (voir les photos du site officiel : link http://www.hylae.com/en/main.asp), très différente des célèbres guerriers en terre cuite de la dynastie précédente (Qin) qui ont fait la renommée de Xi’an. Plus loin de la ville, beaucoup moins fréquenté par les touristes (mais visité par des grands de ce monde : le Président Sarkozy et son épouse en 2010), remarquablement présenté, ce tombeau est un site de premier ordre.

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Si vous en doutiez, Xi’an mérite donc toujours largement une visite.

Publié dans Nouvelles de Pékin

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