au parc de la forêt de la montagne des lotus

Publié le par Ding

(complété le 24 janvier)

Profitant d'un très beau temps et d'une température presque douce, je suis parti dans l'arrière-pays des tombeaux Ming pour retrouver d'anciennes promenades.

Des tombeaux eux-mêmes,  rien à dire de nouveau depuis octobre (voir l'article
au tombeaux Ming ). Ils sont très beaux sous la neige, mais sont désormais barricadés, à l'exception de ceux ouverts aux touristes. Heureusement, le tombeau Kangling, l'un des plus éloignés, est niché au creux d'un petit talweg. En en faisant le tour on le surplombe et on le voit presque aussi bien que si l'on y était . Mais il est désormais restauré, et ce n'est plus pareil.

Je commence donc à monter nord nord-ouest dans les collines enneigées, en direction de Yongning. Au passage de la muraille, je prends une petite route sur la droite vers le village de Wangquangou. Elle ne figure pas sur ma carte mais je la connais par coeur, car nous y faisions de fréquentes promenades naguère, surtout pour jouer avec les enfants dans une petite rivière encaissée. le paysage est toujours très beau sous la neige - collines escarpées à perte de vue, presque des montagnes, avec les tours de guet de la muraille sur les crêtes - mais la piste de naguère est désormais cimentée. Elle a perdu de ce fait son petit parfum d'aventure. Les villages ont peu changé, sauf quelques constructions modernes et laides qui ont poussé ici et là. En coupant la rivière, notre terrain de jeu de jadis, j'ai la surprise de trouver un groupe de randonneurs, sac à dos et guêtres aux pieds : ce n'aurait guère été pensable il y a dix ans.

Wangquangou est le terminus de la route carossable. Le village s'est un peu modernisé, les chauffe-eaux et un éclairage public solaires témoignant de l'arrivée d'un confort relatif. Je continue à pied, sur un chemin qui devient bientôt sentier, dans une neige qui s'épaissit au fur et à mesure de la montée. Pas âme qui vive à cette saison dès que l'on s'éloigne au nord du village, mais c'est une campagne très travaillée : les collines sont entièrement taillées en terrasses, avec des champs de maïs et des châtaigners. Avec le grand soleil sur la neige et un temps presque chaud pour la saison, c'est la première promenade à pied agréable depuis près d'un mois, les précédentes étant rendues éprouvantes par le froid. Je finis tous de même par faire demi-tour, car les traces deviennent difficiles à suivre dans la neige et il ne s'agit pas de se perdre dans ce désert.

Au village de Longquanyu, juste sous la muraille, la jolie petite maison d'hôte que nous connaissions est flanquée d'une plus grande, hideuse : un cube de béton à faire peur, dont les chambres empestent le tabac. Je tretrouve aisément nos sentiers de jadis mais des panneaux bilingues en interdisent l'accès : la visite de la muraille n'est plus autorisée à Pékin en dehors des sites touristiques. je passe outre et retrouve bientôt, après une courte montée dans la neige, une muraille inchangée, très belle sous la neige et le soleil. De nombreuses traces de pas indiquent que les visiteurs ne sont pas rares, mais je n'en recontre aucun.

Je reprends la route vers le nord et bifurque à nouveau vers la droite. Ici aussi, la piste ancienne est désormais cimentée. Je dépasse les deux  villages de Hanjiaquanhe et parviens à l'entrée du parc de la forêt de la montagne des lotus (Lianhuashan Senlin Gongyuan), petit massif boisé promu au rang de curiosité touristique. Mais Pékin est loin (près de 80 km), la route est étroite et les visiteurs ont si bien déserté 'que le préposé à la vente des tickets est lui-même parti. Je marche seul dans la neige dans ce petit bout du monde où il faudra revenir au printemps.

Sur le chemin du retour j'essaie une variante par le village de Cheling. Route étroite et enneigée dans des collines désertes, très agréable. J'ai enfin la joie de trouver un morceau de piste non encore cimenté, rocailleux, enneigé et gelé à souhait. Court moment de conduite sur piste en  4x4 à bonne allure, dans un décor montagneux tout à fait sauvage, comme au bon vieux temps, la neige en prime. Le bonheur, avant de retrouver Pékin et ses embouteillages !


Une semine plus tard, je suis allé explorer la zone où la route de Pékin à Sihai coupe la muraille, à 60 km au nord dela capitale.

La muraille est en cours de restauration sur ce secteur, mais c'est une restauration sans créneaux (jusqu'à présent) et sans vente de tickets (ceci est certainement très provisoire). A Huanghuacheng, juste avant de couper lea muraille, il faut tourner à gauchne et gagner le village de Zhangdaokou (quelques jolies maisons, plein de petits restaurants). De là, on monte en 5 mn à la muraille, que l'on atteint à un col très échancré. Du coup, la montée est abrupte des deux côtés. A l'est, la muraille est déjà restaurée jusqu'à la route de Sihai et au delà. Mais j'y suis seul et les vues plongeantes sur ce paysage enneigé à perte de vue, par grand beau temps, sont superbes (visiteurs sujets au vertige s'abstenir). A l'ouest, au contraire, la muraille retrouve très vite son état naturel. Elle est très belle mais un peu dangereuse, car il n'y a aucun créneau en guise de parapet et la neige gelée la rend glissante. Je m'arrête donc à la troisième tour de guet tandis que les randonneurs chinois, au nombre de plusieurs dizaines, continuent la montée. Je reviendrai au printemps. C'est une des surprises de ce retour en Chine : on n'est plus seul avec les paysans dans les endroits sauvages : des randonneurs équipés de pied en cap chez Décathlon, chaussures de randonnée et bâton de marche font désormais partie du paysage dominical. Les classes moyennes supérieures découvrent la randonnée.

 

De retour au petit col, je prends le chemin qui coupe la muraille et continue vers le col. Jolie marche sous les châtaigners, dans la neige. Après quelques minutes de montée, descente en pente douce jusqu'à une petite vallée est-ouest, que l'on atteint au village de Baiyunchuan. Au milieu du village, un petit trésor : un ancien village fortifié, enclos dans une muraille carrée, avec des maisons traditionnelles bien conservées. Une vraie trouvaille, sans touristes ni commerces ou restaurants. Puisse cette situation durer. A l'ouest du village, la piste cimentée qui remonte la vallée oblique vers le sud-ouest. Je la remonte sur quelques kilomètres, il faudra revenir au printemps pour aller plus loin. L'accès en voiture se fait depuis la route de Sihai au hameau Erdaoguan (prendre à gauche près du monument en forme de châtaigne).

 

En continuant vers l'ouest après Zhangdaokou, on retrouve la muraille à un endroit dénommé "la muraille dans l'eau" (Shuichangcheng). Mais "l'eau" est un lac de barrage et l'endroit est exploité pour un tourisme qui doit être abondant en été. Moins séduisant donc, sous réserve d'une visite en bonne et due forme.


Publié dans Nouvelles de Pékin

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