A grande vitesse

Publié le par Ding

J'ai le souvenir d'une visite à Tianjin en plein hiver, il y a douze ou treize ans. Bien que Pékin et Tianjin ne soient éloignées que de 115 km, j'avais gardé mauvais souvenir d"une autoroute encombrée parcourue dans un minibus dépourvu de tout chauffage par une température au dessous de zéro, partant et arrivant de gares routières informes, un vrai souvenir de tiers monde.

Changement total de décor, cette semaine. On me dépose à l'aube à la gare du sud de Pékin, un monument futuriste et gigantesque qui rappelle bien plus un aéroport international qu'une gare classique. Il y a déjà du monde un peu avant 7 heures, mais les proportions sont telles que la gare paraît vide. Dix minutes avant le départ, on franchit un portillon électronique et on descend sans bousculade vers un train à grande vitesse tout blanc, qui évoque plus le Shinkansen japonais que les TGV d'Alstom. Cinq passagers de front en seconde, quatre en première, des hôtesses comme dans un avion.

Le train part presque en silence et le compteur permet de suivre l'accélération. 100 km/h, 200 , 300, 315, 320, la vitesse se stabilise à 325 km/h. Les vibration sont si faibles et le train si silencieux que cette grande vitesse est à peine perceptible. Mais la brume est épaisse ce matin-là et la voie est surélevée, de sorte qu'on ne voit pas le sol : étrange impression de flotter dans la brune, comme dans un avion, avec de temps à autre un arbre ou un pylône qui émerge de la brume. Bientôt la vitesse redescend et le train s'immobilise dans la gare rénovée de Tianjin après moins d'une demi-heure de voyage. Est-il besoin de préciser que la ville, ancien siège de concessions étrangères, s'est modernisée depuis ma dernière visite, tout en rénovant ses concessions. Peu connue en France car dans l'ombre de Pékin, Tianjin est l'une des plus grandes villes de Chine et l'une des plus dynamiques : assemblage d'Airbus, industries pharmaceutiques, etc.

Le temps d'un entretien officiel, d'un discours et d'un voyage de retour aussi rapide que l'aller, je suis de retour à la gare de Pékin à 10 heures. Voyage-éclair, symbolique du changement parcouru par la Chine en dix ans. En 2012, le train mettra Shanghai à quatre petites heures de Pékin.
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