automne à Pékin

Publié le par Ding

Officiellement, c'est l'automne depuis un mois car le calendrier lunaire est en avance. En fait, il est arrivé ce matin avec du vent, du froid (j'ai dû me couvrir après être sorti imprudemment en tenue estivale) et un crachin qui a duré toute la journée.

Ce temps n'invitant guère à la promenade, j'ai tenté de visiter le musée des beaux arts. En vain : il était fermé, sans doute pour une visite de personnalités. Je me suis rabattu sur l'ancienne bibliothèque de l'université de Pékin, bâtiment austère mais assez élégant du début du siècle dernier en briques noires et rouges, dont le rez-de-chaussée est transformé en un petit musée (gratuit ... mais on y distribue tout de même des tickets). L'endroit est chargé d'histoire et d'idéologie, car les pères du mouvement étudiant du 4 mai 1919, puis ceux de la fondation du PCC (Li Dazhao, Chen Duxiu et Mao lui-même) ont officié ici dans les années 1910. C'est donc une vision strictement orthodoxe de l'histoire qui est livrée ici, mais on retrouve un peu de l'ambiance de ce que pouvait être une bibliothèque universitaire il y a cent ans. Cela respire, au delà du message politique et des souvenirs exposés, un charme suranné qui n'est pas déplaisant.

Poursuivant vers l'ouest, je suis entré dans le parc de Jingshan et ai gravi la colline de charbon pour admirer la vue sur la cité interdite. La pluie aidant, l'air était limpide sous les nuées et le spectacle toujours impressionant, avec une grande nouveauté : juste derrière la cité interdite, à l'ouest, l'opéra national construit par l'architecte français Paul Andreu, sorte de soucoupe volante futuriste posée juste derrière les pavillons à toits jaunes et à chimères. Le contraste est saisissant. On comprend qu'il ne soit pas du goût de tous ...

Très en beauté grâce à la pluie, le parc Jingshan est animé en ce dimanche, avec plusieurs chorales chantant à pleine voix. J'ignore ce qu'ils chantaient, mais le coeur y était.

J'ai eu la chance de pouvoir me faufiler dans le pavillon de Shouhuang, vaste édifice reconstruit par l'Empereur Qian Long pour des cérémonies aux ancêtres. En  plein Pékin, l'endroit était désert sous la pluie,  pas trop restauré, avec de l'herbe entre les dalles et seul l'écho assourdi des chorales en fond sonore. Moment de quiétude privilégié dans un cadre impérial, au coeur d'une ville de plus de dix millions d'habitants.

Publié dans Nouvelles de Pékin

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