Journal autour du monde 2025 : 15 – Aotearoa Nouvelle Zélande

Suite de : Journal autour du monde 2025 : 14 – Argentine et Chili, sud

319ème au 321ème jours, 3 au 5 mars, Santiago – Queenstown et séjour à Queenstown

Une longue nuit de voyage, 12 heures 40 de vol, nous conduit de Santiago du Chili à Auckland en survolant le sud du Pacifique. La journée du 3 mars est réduite à presque rien du fait de changement de date au milieu de l’océan. Nous arrivons à Auckland en pleine nuit le 4 mars à 5 heures 30. Nous avançons nos montres de seize heures : l’heure d’été de Nouvelle Zélande est TU +13, douze heures d’avance sur l’heure française d’hiver.

Le contrôle migratoire est automatisé et ne prend que quelques secondes. Le contrôle de biosécurité est strict mais notre tente, qui n’avait pas servi depuis la Californie et avait été lavée avec soin, trouve grâce à ses yeux. Ainsi que nos chaussures de randonnée, nettoyées à Ushuaia, dont les semelles sont aussi inspectées. Un vol intérieur nous conduit en 1 heure 45 à Queenstown, dans l’île sud. L’arrivée est intéressante, l’avion slalome entre les petites montagnes qui entourent la ville.

Queenstown est une petite ville très touristique au bord du lac Wakatipu. Beaucoup de visiteurs, dont des Chinois, bien que nous ne soyons plus en pleine saison. Des Français aussi en assez grand nombre. Promenade agréable dans les Queenstown Gardens qui occupent une petite presqu’île.

Montée le 5 mars matin sur le Tiki Trail dans la forêt à l’ouest de Queenstown. C’est un sentier raide avec un passage rocheux un peu délicat où les chutes sont à craindre. Il aboutit à la gare d’arrivée du télécabine (alt. 790 m, photo 3 ci-dessus), d’où l’on a une très belle vue surplombante sur le lac. Beaucoup de monde cependant. De là, petite marche complémentaire dans la forêt dans la direction du Ben Lomond (alt. 1748 m). Le très beau temps contribue aux belles vues sur la ville, le lac et les montagnes alentour. Nous retournons au bord du lac l’après-midi.

322ème et 323ème jours, 6 et 7 mars, Queenstown – Winton, 380 km

Nous prenons livraison de notre voiture de location, une Toyota Yaris, le 6 mars. Elle semble en bon état bien qu’elle affiche 129 000 kilomètres au compteur. La sortie de Queenstown par la route 6 prend du temps car la route est encombrée. Nous longeons ensuite la partie méridionale du lac Wakatipu ; belles vues mais circulation touristique importante. La route est en excellent état. Au sud du lac, nous traversons une belle campagne vallonnée, avec, sans surprise, beaucoup de moutons. Déjeuner à l’ancienne gare de Fairlight. A Lowther nous bifurquons vers l’ouest et arrivons à Te Anau vers 15 heures.

Nous longeons l’après-midi la rive orientale du lac Te Anau vers le nord pendant 25 kilomètres, jusqu’au Henry Creek. Belles vues sur le lac et belles forêt. Nous regagnons Te Anau vers 17 heures 30 et nous installons dans un camping (167° 43’E, 45° 25’S). C’est notre première nuit sous la tente depuis la Californie le 26 juin dernier.

Temps couvert le 7 mars au matin ; nous regrettons d’autant moins de ne pas visiter Milford Sound, 120 kilomètres plus au nord. Nous marchons à l’extrémité sud du lac Te Anau jusqu’au barrage, puis au-delà, en direction de Brod Bay, dans une belle forêt avec de grands feuillus et des fougères.

Le lac Manapouri (photos 1 à 3) ; le pont de Clifden (photos 5 et 6)

L’après-midi, nous gagnons le lac et le village de Manapouri. Puis nous poursuivons vers le sud à travers une belle campagne, verdoyante et opulente. Beaucoup d’élevage ovin et bovin avec de grands troupeaux. La circulation des touristes, si importante sur la route de Milford Sound, est ici très réduite, ce qi rend la conduite agréable. Un arrêt au pont suspendu de Clifden sur la rivière Waiau, inauguré en 1899 avec son tablier et ses rambardes en bois.

Nous gagnons Winton (168° 19’E, 46° 9’S), bourgade qui a gardé quelques maisons d’apparence britannique, dont le Railway Hotel qui nous accueille pour la nuit.

Invercargill : le monument aux morts (photo 1) ; le chateau d'eau en service depuis 1888 (photo 2)

324ème et 325ème jours, 8 et 9 mars, Winton – Oamaru, 456 km

Le 8 mars, nous nous arrêtons brièvement à Invercargill, ville la plus au sud du pays. Une petite cérémonie nous accueille au son de la cornemuse, sous une pluie battante. 

Nous nous dirigeons ensuite vers le sud-ouest pour visiter la région côtière connue sous le nom de Cathlins, avec heureusement un temps un peu meilleur. Nous nous arrêtons successivement :

- à Fortrose, début de la route côtière ;

- à Waipapa Point, où un phare en bois fut construit en 1884, trois ans après le naufrage du S.S. Tararua qui avait fait 131 morts ; la côte rocheuse est hérissée de brisants que viennent battre les lames de fond du Pacifique ; de nombreux naufrages ont eu lieu sur cette côte sud ;

- à Slope Point, pointe extrême sud de Te Waipounamou, l’île sud de la Nouvelle Zélande (46° 41’S) ¹; les vagues sont spectaculaires et le vent violent ; nous sommes au milieu des quarantièmes rugissants ;

1: il ne s’agit pas, cependant, du point le plus au sud de la Nouvelle Zélande ; ce point se trouve sur la petite île Jacquemart (52° 37’S), au sud de l’île Campbell, plus de 600 kilomètres au sud de Slope Point.

- à Curio Bay, où les vagues sont aussi impressionnantes ; sur une plate-forme rocheuse au ras des flots se trouvent les restes d’une ancienne forêt pétrifiée ; les pingouins aux yeux jaunes ne sont pas visibles lors de notre visite.

Nous traversons la réserve forestière des Catlins, belle forêt très dense qui donne l’idée de ce qu’était la région avant son déboisement. Nous longeons enfin le lac Cathlins et faisons étape à Balclutha (169° 45’E, 46° 14S), dans la province d’Otago, où nous rejoignons la route 1 d’Invercargill à Dunedin.

Nous gagnons Dunedin le 9 mars et visitons le centre de la ville le matin. Deux cathédrales, anglicane et catholique, une gare imposante construite en 1906 (photo 5 ci-dessus), une brasserie et nombre de bâtiments du début du siècle dernier. Dunedin ne déparerait pas dans la vieille Angleterre.

La rade d'Otago (photo 1) ; Sandfly Beach et ses abords (photos 2 à 6) ; Tomahawk Beach (photos 7 et 8)

En milieu de journée, nous explorons une partie de la presqu’île d’Otago avec de belles vues sur la rade et sur le grand large. Nous nous arrêtons au belvédère de Sandfly Beach, puis à Tomahawk Beach, plus près de la ville.

Entre Dunedin et Oamaru (photo 1) ; à Oamaru (photos 2 à 8) ; le Steampunk HQ (photo 7)

Nous reprenons la route 1 qui longe la côte à quelques endroits et poursuivons jusqu’à Oamaru (170° 57’E, 45° 6’S). Curieux petit port avec sa colonie de pingouins, le Steampunk HQ, musée de la science fiction mue par la vapeur, et son quartier victorien plus vrai que nature qui servit au tournage du film de Jane Campion The Power of the Dog.

Le site de Takiroa et ses peintures rupestres (photo 1 à 3) ; le lac Aviemore (photos 4 et 5) : le lac Benmore (photo 6) ; le lac Ruataniwha (photo 7) ; le lac Pukaki et le Mont Cook (photo 8) ; le lac Pukaki (photo 9)

326ème au 328ème jours, 10 au 12 mars, Oamaru – Christchurch et séjour à Christchurch, 453 km

Nous partons vers l’intérieur le 10 mars au matin par la route 83. Court arrêt aux peintures rupestres maories de Takiroa, proches de Duntroon, dont il reste assez peu de choses. La route longe le lac Aviemore puis le lac Benmore sur la rivière Waitaki. A Omarama, nous bifurquons vers le nord-est sur la route 8, dépassons Twizel et arrivons sur la rive sud du lac Pukaki. Le Mont Cook et les montagnes voisines sont visibles au nord bien que le temps soit un peu embrumé.

Nous poursuivons vers le nord-est et gagnons le lac Tekapo au bord duquel un camping nous accueille pour la nuit (170° 28’E, 44° 0’S). Courte promenade au bord du lac l’après-midi.

Entre Tekapo et Geraldine (photo 1) ; à Geraldine (photos 2 à 5)

Temps couvert le 11 mars sauf en fin de journée. Les routes 8 et 79 nous conduisent à Geraldine, bourgade commerçante et touristique où nous nous arrêtons un moment. Nous rejoignons ensuite la route 1, peu agréable car la circulation est importante et la plaine littorale sans grand intérêt.

Sumner et Scarborough Beaches, à l'est de Christchurch

En arrivant à Christchurch, nous gagnons la côte et marchons sur les plages de Sumner et Scarborough. Nombreux surfeurs sur cette dernière. Nous nous installons en fin d’après-midi à Saint Albans, quartier nord de Christchurch (172° 38’E, 43° 31’S).

Christchurch : monument commémoratif des deux guerres mondiales (photo 2) ; statues de Cook (photo 5) et du Capitaine Scott (photo 6) ; Christchurch Arts Centre (photo 9) ; McLean's Mansion (1900), la plus grande résidence en bois du pays (photo 10)

Pluie et vent le 12 mars. Nous arpentons néanmoins à pied le centre de Christchurch. La cathédrale et nombre de bâtiments anciens ont été détruits ou endommagés par des séismes en 2010 et 2011. Il reste néanmoins quelques édifices typiquement britanniques. Le reste a été reconstruit à neuf. Des tramways historiques fonctionnent toujours mais pour les touristes. Un vaste parc, Hagley Park, à l’ouest du centre ville, avec un très beau jardin botanique que nous visitons avec intérêt malgré le froid et la pluie.

Un vaste parc, Hagley Park, à l’ouest du centre ville, avec un très beau jardin botanique que nous visitons avec intérêt malgré le froid et la pluie.

Nous terminons en visitant quelques expositions à la Christchurch Art Gallery. Plusieurs œuvres font référence à la culture et aux aspiration maories et aux contentieux historiques depuis le traité de Waitangi.

Les rochers de Castle Hill (photo 3) ; le lac Pearson (photos 4 et 5); au sud d'Albert's Pass (photo 6)

329ème et 330ème jours, 13 et 14 mars, Christchurch – Barrytown et excursion autour de Hokitika , 407 km

Très beau temps toute la journée du 13 mars. Nous quittons Christchurch vers le nord-ouest par la route 73. La plaine prend fin après 75 kilomètres, la montée vers les montagnes commence. Arrêts aux rochers de Castle Hill, lieu sacré des Ngāi Tahu (Maoris), puis au lac Pearson.

Le viaduc d'Albert's Pass (photo 1) ; la plage d'Arahura (photos 2 et 3)

Nous franchissons Albert’s Pass (alt. 920 m) et descendons dans la forêt vers la côte ouest que nous rejoignons à Kumara Junction. Grand soleil sur la plage alors que la côte ouest est notoire pour son climat pluvieux. Nous longeons cette côte sur quelques kilomètres et faisons étape au lieu dit Arahura (171° 0’E, 42° 42’S), à 4,5 kilomètres de la bourgade de Hokitika.

Le 14 au matin, nous visitons Hokitika en bord de mer, qui utilise la mémoire de la ruée vers l’or, dans les années 1860, pour attirer les touristes.

Les gorges de Hokitika (photos 1 à 5) ; la cascade Dorothy (photo 6) ; le lac Kaniere (photos 7 et 8)

Nous quittons ensuite la côte pour aller visiter les gorges taillées dans un ancien terrain glaciaire. Elles sont spectaculaires par leur eau d’un bleu intense. On y accède par un pont suspendu dans une belle forêt. Nous complétons cette excursion en longeant le lac Kaniere, lui aussi situé dans une belle forêt.

A Greymouth (photo 1) ; la côte au nord de Greymouth (photos 2 à 6) ; notre caravane à Barrytown (photo 7)

Nous reprenons la route 6 vers le nord-est en milieu d’après-midi. Nous traversons la petite ville de Greymouth, d’intérêt limité, et longeons ensuite une très belle côte de falaise. Nous nous arrêtons au lieu-dit Barrytown (171° 19’E, 42° 16’S) pour une nuit de camping … dans une caravane. Sans être très spacieux, c’est plus confortable que notre tente.

Palmiers nukau et phormium dans le parc de Paparoa (photo 1) ; les rochers de Punakaiki (photos 2 à 4) ; gorge de Pororari (photo 5)

331ème et 332ème jours, 15 et 16 mars, Barrytown – Riwaka, 319 km

Nous longeons la côte ouest le 15 mars avec toujours de belles vues : forêt, falaises, rochers noirs émergeant de l’eau. L’endroit le plus connu est les « rochers en crêpes » de Punakaiki, dans le parc national de Paparoa : l’érosion a produit des couches de sédiments qui peuvent évoquer des piles de crêpes. Nous marchons entre les palmiers Nikau, seule espèce endémique du pays, et le phormium tenax (lin de Nouvelle Zélande) que les Maoris utilisaient jadis en vannerie. Juste au nord, nous marchons dans une belle forêt au début des gorges du fleuve côtier Pororari, puis jusqu’à la mer par le sentier dit Truman Track.

Au cap Foulwind (photos 1 et 2) ; gorges du Buller (photos 3 et 4)

Notre dernière vue sur la mer, plutôt décevante, est au phare du cap Foulwind. L’ancien phare en bois de 1876 a été remplacé par un phare en ciment inesthétique. Nous traversons Westport et quittons la côte. La route 6 remonte le fleuve Buller avec deux séries de gorges assez sauvages dans la forêt. Nous faisons étape à 8 kilomètres au nord-est de Murchison (172° 24’E, 41° 45’S).

L'ancien chemin de fer de Nelson (photos 1 et 2) ; ancienne église anglicane de Tadmor (photo 5) ; épave du Janie Seddon, ancien navire poseur de mines, à Motueka (photo 6)

Nous poursuivons sur la route 6 le 16 mars avec un court arrêt sur l’ancien chemin de fer de Nelson vers la côte ouest qui ne fut jamais achevé. Au hameau de Glenhope, nous bifurquons vers Tui par une petite route de gravier. Jolie campagne et circulation nulle. Nous passons par Tadmor et Tapawera, déjeunons au bord du fleuve Motueka et gagnons la localité éponyme sur la baie de Tasman. Nous faisons étape un peu plus au nord, au village de Riwaka (173° 0’E, 41° 5’S).

La plage de Kaiteriteri (photos 1 et 2) ; le marais de Marahau (photos 3 et 4) ; sur le sentier de côte (photos 5 à 8) ; Apple Tree Bay (photo 9)

333ème et 334ème jours, 17 et 18 mars, Riwaka – Picton et excursion au parc national Abel Tasman, 220 km

Le 17 mars, Saint Patrick, nous nous arrêtons un moment sur la plage de Kaiteriteri et poursuivons jusqu’à Marahau, à l’entrée sud du parc national Abel Tasman. Nous traversons un marais e suivons le sentier de côte sur 5,6 kilomètres jusqu’à Apple Tree Bay. C’est une belle marche dans la forêt avec vues sur les plages et les îlots de la côte. Le sentier continue pendant cinquante kilomètres jusqu’à Golden Bay.

La cathédrale anglicane de Nelson (photo 1) ; le Nelson Club (members only) (photo 2) ; maisons sur Nile St et South St (photos 5 et 6) ; monument aux morts de la guerre des Boers (photo 7)

De retour à Marahau, nous faisons route jusqu’à Nelson (173° 17’E, 41° 17’S). La ville attire de nombreux vacanciers. Un petit quartier historique avec des maisons des années 1860 restaurées à neuf. Une cathédrale anglicane de 1925 modernisée en 1965.

Le pont de Pelorus (photo 1) ; le port de plaisance de Havelock (photo 2) ; vues de Queen Charlotte Drive et kenepuru Road (photos 3 à 5)

Matinée pluvieuse le 18 mars. Nous terminons la visite de Nelson et prenons la route 6 vers l’est. Nous retrouvons la mer, ou plutôt une baie encaissée, à Havelock. Nous bifurquons vers l’est sur Queen Charlotte Drive, belle route côtière avec de nombreuses vues sur des baies aux allures de fjords. Nous essayons aussi la route de Kenepuru mais celle-ci nous déçoit un peu : la végétation y est si exubérante que les très belles vues sur les détroits sont peu nombreuses.

Nous arrivons à Picton vers 17 heures 30. Le port de grumes exporte le bois en quantité. Le port des ferries vers l’île nord est un peu plus loin. Nous logeons au Tombstone Lodge à côté du cimetière (174° 0’E, 41° 17’S), qui manie l’humour noir sans trop de ménagements.

335ème et 336ème jours, 19 et 20 mars, Picton – Wellington et séjour à Wellington, 6 km et 47 miles marins

La météo annonce un coup de vent le 19 mars sur le détroit de Cook où cela se produit souvent. Heureusement notre traversée n’est pas annulée mais notre ferry, le Kaitaki de la compagnie Interislander, lève l’ancre après 17 heures, avec près de trois heures de retard. La navigation commence dans le Queen Charlotte Sound, un vrai fjord qui doit être très beau par beau temps. La vue est malheureusement très réduite avec les nuages et la pluie. Quand nous sortons des détroits la mer se creuse un peu mais le soleil revient brièvement. Nous sommes encore en mer à la nuit tombante et accostons à Wellington (174° 46’E, 41° 18’S) vers 20 heures 40.

Wellington : vue depuis le port de plaisance (photo 1) ; la résidence de France (photo 3) ; le parlement (photo 4) ; le Mahatma devant la gare (photo 5) ; la grue flottante Hikitia construite en 1925 (photo 6)

Nous visitons le centre de Wellington le 20 mars avec un temps pluvieux et venteux par moments. La ville a peu changé depuis ma dernière visite en 2004. Pas de monuments remarquables, coexistence d’immeubles et de maisons victoriennes. On trouve des maisons de bois bien rénovées dans les quartiers résidentiels, dont la résidence de France à Thorndon.

La Portrait Gallery (photo 1) ; au Te Papa Tongarewa (photos 2 à 6)

Deux visites de musées l’après-midi : New Zealand Portrait Gallery et surtout le Te Papa Tongarewa, le grand musée de la ville avec ses salles historiques et d’histoire naturelle.

La plage de Whareoa (photos 1 et 2) ; à Foxton (photos 3 à 8) ; sur la plage de Foxton (photo 9)

337ème et 338ème jours, 21 et 22 mars, Wellington – New Plymouth, 455 km

Nous prenons la route 1 vers le nord le 21 mars, parallèle à la côte de Kāpiti (partie méridionale de la côte ouest), à quatre puis à deux voies. Nous nous arrêtons à la plage de Whareroa, dans ce qui fut un camp d’entraînement des Marines américains de 1942 à 1944. Nous gagnons ensuite Foxton, qui fut un port fluvial actif et garde le souvenir de l’immigration hollandaise. Nous déjeunons sur la plage de Foxton, très vaste mais empruntée par des voitures.

Nous arrivons vers 16 heures 30 à Whanganui, où j’étais passé en février 1989. Le petit centre historique est plaisant avec ses maisons restaurées. Nous gagnons ensuite la plage de Castlecliff (174° 59’E, 39° 56’S) où un camping nous accueille pour une nuit sous la tente. Nous quittons la zone des quarantièmes rugissants où nous étions entrés pour la première fois au sud de Valdivia, au Chili, le 8 février.

La plage de Patea (photos 1 et 2) ; excursion à la chute Dawson et aux Wilkies Pools (photos 3 à 8)

Le 22 mars, nous nous arrêtons d’abord à l’embouchure de la rivière Patea, site d’un ancien port. Nous poursuivons ensuite vers les pentes du volcan Taranaki -Egmont, qui est caché dans les nuages. Faute de voir le cratère, nous nous promenons sur son flanc sud, dans une belle forêt humide du parc national.

Le versant sud du volcan Taranaki (photos 1 et 2) ; le phare du cap Egmont (photos 4 et 5) ; le versant nord-ouest du Taranaki (photos 6 et 7) ; les rochers de Paritutu, près de New Plymouth (photos 8 à 10)

Nous reprenons la route et contournons le volcan par l’ouest. Bien nous en prend : le cratère se découvre à deux reprises à la faveur d’éclaircies. Nous poussons jusqu’au phare du Cap Egmont, qui n’est curieusement pas un lieu touristique : on y accède par une route étroite, il n’est pas signalé. Notre dernier arrêt est aux rochers de Paritutu, beau site malheureusement situé juste à côté d’un site de stockage d’hydrocarbures. Nous faisons escale à New Plymouth (174° 4’E, 39° 4’S), sur la côte au nord du volcan.

New Plymouth (photos 1 à 4) ; les Three Sisters et la grote de l'éléphant (photos 5 à 7)

339ème au 341ème jours, 23 au 25 mars, New Plymouth – Rotorua, 607 km

Nous prenons la route 3 vers le nord-est le 23 mars et nous arrêtons aux Three Sisters et à la grotte de l'éléphant, près de Tongaputu, des formations rocheuses en bord de mer accessibles à marée basse seulement. La route quitte ensuite le littoral. Nous arrivons au village de Waitomo (175° 7'E, 38° 16'S) en début d'après-midi.

Plutôt que de visiter les grottes, nous partons vers l'ouest par la route 37, traversons une belle campagne et la forêt jusqu'au pont naturel de Mangapohue. C'est une ancienne grotte dont l'effondrement partiel a laissé un pont à deux arches superposées, spectaculaire.

A Tamarunui (photo 1) ; excursion au belvédère de Taranaki (photos 3 à 5, fougère argentée en photo 4) ; le volcan Ruapehu émerge en partie des nuages (photo 6)

Nous repartons vers le sud le 24 mars par la route 30 puis la route 4. Nous passons par Tamarunui et arrivons à Waimarino (National Park Village) vers midi. Le village est proche des volcans Ruapehu, Ngaururoe et Tongariro mais ceux-ci sont presque entièrement cachés par les nuages. Un sentier botanique nous conduit dans la forêt jusqu’au belvédère de Taranaki. 

La cascade de Tawhai (photo 3) ; les Silica Rapids (photos 6 et 7)

Dans le parc national de Tongariro, sur les pentes du Ruapehu (alt. 2797 m), d'autres sentiers nous mènent à la cascade Tawhai, puis aux Silica Rapids, des dépôts de silicate d’alumine dans un petit torrent qui coule du volcan. Nous passons la nuit dans la petite station de montagne de Whakapapa (175° 33’E, 39° 12’S, alt. 1142 m).

La zone hydrothermale de Tokaanu (photos 2 à 5) ; en longeant le lac Taupo (photos 6 et 7) ; à Taupo (photos 8 et 9)

Les possibilités d’excursion sont réduites car une interdiction temporaire d’accès (rāhui) frappe la partie orientale du parc suite au décès d’un randonneur le 22. Nous nous réveillons de plus dans le brouillard et sous la pluie le 25 mars. Nous renonçons à randonner davantage et reprenons la route jusqu’au lac Taupo. Au sud du lac, nous visitons la zone hydrothermale de Tokaanu avec ses mares d’eau chaude et ses petits volcans de boue. Nous longeons ensuite la rive orientale du lac, qui est plutôt agréable sans être spectaculaire. Nous arrivons à la petite ville très touristique de Taupo vers midi.

Les chutes de Huka sur le fleuve Waikato (photos 1 et 2) ; les rapides d’Aratiatia (photos 3 et 4) ; étang de boue (photo 5) et Kereosene Creek (photo 6) près de Waiotapu ; Rainbow Mountain (photo 7) et Crater Lake (photo 8) ; le lac Okaro (photo 9)

L’après-midi, nous nous arrêtons aux chutes d’eau de Huka, plus impressionnantes par leur débit que par leur hauteur, puis aux rapides d’Aratiatia sur le fleuve Waikato où se déverse le lac Taupo. Nous poursuivons vers le nord-est par la route 5. A Waiotapu, nous ne pouvons visiter le site hydrothermal qui ferme dès 15 heures mais pouvons voir l'étang de boue voisin, puis le lac de cratère de Rainbow Mountain. Beaucoup de gens se baignent dans les rivières d’eau chaude de cette région de volcanisme actif. Ce n’est pas forcément sans risques : des panneaux mettent en garde contre le risque de méningite. Nous arrivons en fin d’après-midi à Rotorua (176° 15’E, 38° 9’S), où j’étais arrivé en avion en février 1989. C’est une autre ville très touristique malgré la forte odeur d’hydrogène sulfuré qui y règne.

Sur les berges du Waikato, près du déversoir du lac Taupo

Sur les traces des enfants du Capitaine Grant

Le 25 mars, nous coupons pour la deuxième fois l’itinéraire de Lord Glenarvan et de ses compagnons, héros du roman de Jules Verne Les enfants du Capitaine Grant ². Pour rappel, nous avions coupé une première fois cet itinéraire en Patagonie chilienne le 4 février (voir notre journal). En déjeunant sur la berge du Waikato, juste au nord du lac Taupo, nous évoquons avec émotion le passage à cet endroit précis de nos héros, à bord d’un canot maori, prisonniers d’une tribu hostile et de son chef Kai Koumou. Si bons rameurs qu’aient été les guerriers maoris, il est clair qu’ils n’ont pu remonter les chutes de Huka situées un peu en aval et ont dû les passer à pied avec leur pirogue et leurs captifs.

2: les héros du roman, paru en 1868, recherchent trois naufragés, le Capitaine Grant et deux marins, sur la foi d’un document incomplet trouvé en mer qui mentionne la latitude du naufrage mais non sa longitude ni son lieu exact. Après des recherches infructueuses en Patagonie puis en Australie, ils font naufrage sur la côte ouest de la Nouvelle Zélande. Cherchant à gagner un établissement anglais, ils sont capturés par une tribu indigène soulevée contre la Couronne britannique.

Monument rendant hommage à une tribu maorie riveraine du Waikato (photo 1) ; au nord-est du lac Taupo (photos 2 à 6) ; statue de guerrier maori à Waihī (photo 7)

En poursuivant notre route vers Rotorua et en marchant dans les forêts qui subsistent, entre les sources chaudes et des solfatares, nous avons pensé à nos héros qui avaient rencontré les pires difficultés en marchant vers la côte est après leur évasion rocambolesque dans la nuit précédant leur supplice. S’il subsiste des réserves naturelles qui rappellent les descriptions du roman, la région a bien changé depuis la description de Jules Verne : elle est largement dédiée à l’élevage et traversée par de bonnes routes.Tout le narratif officiel valorise désormais les tribus maories que le roman décrivait comme belliqueuses et sanguinaires.

Le site hydrothermal (photos 1 à 5) et le village (photos 6 à 8) de Whakarewarewa ; le lac Rotorua (photo 9)

342ème et 343ème jours, 26 et 27 mars, Rotorua - Auckland, 367 km

Le 26 mars, nous visitons le village maori et le site hydrothermal de Whakarewarewa ³ déjà vu en 1989. Intéressant sans être très spectaculaire. Les vapeurs sorties du sol volcanique se mêlent aux nuages. Nous poursuivons par un petit tour des parcs au bord du lac Rotorua.

3: abréviation utilisée par commodité ; le nom complet est Whakarewarewatangaoteopetauāawāhiao, ce qui signifie à peu près "le soulèvement guerrier de Wāhiao", du nom d’un chef maori impliqué dans un conflit local il y a trois siècles.

La plage (photos 1 et 2) et le volcan (photo 3) de Mt Maunganui ; à Waihī Beach (photos 4 et 5)

Nous prenons la route après le déjeuner et gagnons Mount Maunganui, sur la côte. Très belle plage au pied du volcan éteint mais du monde, car c’est une plage urbaine. Nous suivons ensuite la côte vers le nord-ouest sur 60 kilomètres, avec une route lente. Nous faisons étape à Waihī Beach (175° 56’E, 37° 24’S) pour une dernière nuit sous la tente.

Waihī et l’ancienne mine d’or de Martha (photos 1 à 5) ; Whangamata (photos 6 à 8) ; Thames (photos 9 et 10)

Le 27 mars, nous nous arrêtons d’abord à Waihī pour voir l’ancienne mine d’or de Martha, gouffre béant aux portes de la ville. De là, nous gagnons Whangamata, un peu plus au nord sur la côte. Très belle plage. Des centaines de voitures anglaises et américaines de collection convergent aujourd'hui vers la ville, sans doute pour un grand rassemblement. Nous traversons ensuite la péninsule de Cormomandel d’est en ouest et faisons halte à Thames, autre petite ville qui vécut jadis d’une mine d’or.

Sur le chemin d’Auckland, nous faisons un détour vers l’est pour voir la cascade de Hunua, dans le parc régional éponyme. Nous gagnons ensuite Auckland par la route 1 au prix de quelques embouteillages. Nous nous installons dans le quartier résidentiel de Parnell (174° 47’E, 36° 51’S), au sud-est du centre ville.

Le centre d'Auckland vu de Winyard

Le front de mer (photos 1 à 4) ; au musée maritime (photo 5) ; touristes chinois à Winyard (photo 6) ; sur Karangahape Road (photo 8) ; la Haute Cour (photo 9)

344ème et 345ème jours, 28 et 29 mars, séjour à Auckland et départ pour Paris, 3 km + environ 20 000 km en avion

La restitution de notre voiture, à l’ancienne gare ferroviaire le 28 mars, prend près d’une heure avec une inspection méticuleuse. Nous avons roulé 3 672 kilomètres sur les routes de Nouvelle Zélande. Cela fait, nous visitons les quartiers centraux d’Auckland dans le sens inverse des aiguilles d’une montre : le front de mer puis Winyard, Ponsonby, Grey Linn, Newton, le quartier central des affaires, le quartier de Parnell où nous logeons. Ma dernière visite, brève, remontait à 2004. Dans les quartiers touristiques et en centre ville, le nombre de touristes et d’étudiants chinois est impressionnants. Des Indiens aussi mais beaucoup moins. Auckland vit largement à l’heure de l’Asie. Dans les quartiers résidentiels, de très belles maisons de bois restaurées à neuf.

Dans les quartiers résidentiels (Ponsonby, Parnell), de belles maisons de bois restaurées à neuf – quelques unes en basalte noir (NB : diaporama, laissez le temps de faire défiler les images).

Deux ans de vacances

En descendant Queens Street vers le centre ville, nous passons tout près de l’ancienne pension Chairman du roman de Jules Verne Deux ans de vacances paru en 1888. Quatorze élèves de cette pension et un jeune mousse étaient partis bien malgré eux du port tout proche pour un incroyable voyage de l’autre côté du Pacifique. Ils regagnèrent Auckland sains et saufs presque deux ans plus tard.

Dans le grand parc Auckland Domain, nous admirons les serres tropicales centenaires mais récemment restaurées et le jardin des fougères.

Nous faisons une courte incursion dans les salles maories du musée d’Auckland, juste à côté.

Le centre d'Auckland, vu de Parnell le matin (photo 1) et à la nuit tombante (photo 2)

Grand beau temps le 29 mars comme pour nous donner des regrets de partir. Nous gagnons l’aéroport d’Auckland. De là trois vols successifs nous conduisent à Paris avec des correspondances à Melbourne et Abou Dhabi. Nous atterrissons à Paris le 30 mars à 7 heures 30. C’est un long voyage : 25 heures de vol et près de 36 heures de porte à porte avec les correspondances et les trajets d’aéroport. Nous reculons nos montres de deux heures à Melbourne, de sept heures à Abou Dhabi et de deux heures en arrivant à Paris, soit onze heures au total. La France est passée à l’heure d’été quelques heures avant notre arrivée. Ainsi s’achève notre séjour en Nouvelle Zélande qui a fait suite à plus de six mois de voyage au Mexique, en Amérique centrale et en Amérique du sud.

A suivre dans cinq mois environ. Nous prévoyons de reprendre notre voyage début septembre.

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