Machu Picchu
Abstract : Although we saw it in fog and rain, the Inca citadel of Machu Picchu is definitely worth its reputation. Its structures are in good condition after restoration and the dramatic views on the site itself and the surrounding mountains and deep gorges nearby make it a grandiose vestige of the Inca civilization.
Machu Picchu en 1911 - 1912, photographié par l'expédition de Hiram Bingham (musée Machu Picchu, Cusco)
Machu Picchu, site archéologique inca de renommée mondiale, est une citadelle construite sur un éperon rocheux à 2430 m d’altitude, entre les pics Machu Picchu et Huayna Picchu, dominant la vallée de la rivière Urubamba, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Cusco. L’accès à ce site reste compliqué aujourd’hui (voir ci-après, visiter Machu Picchu) malgré tous les moyens mobilisés pour le tourisme de masse. On imagine les difficultés que rencontraient les Incas pour gagner leur citadelle dans la montagne abrupte couverte de jungle, et après eux Hiram Bingham et les archéologues qui ont fouillé et déblayé le site à partir de 1911.
Comme les autres sites incas de la vallée sacrée, Machu Picchu a eu une courte existence : construction vers 1450 et courte apogée, puis abandon après la conquête espagnole au siècle suivant et quasi-oubli de ce site pendant près de quatre siècles ; un seul Espagnol avait reconnu le site au 16ème siècle et avait livré un témoignage écrit. Quelques Péruviens en connaissaient cependant l’existence et ont mis l’archéologue américain Bingham sur la voie de sa découverte.
Malgré l’absence de tout document ou inscription, il est généralement admis que Machu Picchu était une résidence royale construite pour le Sapa Inca (empereur) Pachacutec autour de deux temples principaux - temple du soleil, temple aux trois fenêtres - et du monolithe rituel Intihuana. Le site était probablement connu des Incas sous le nom de Huayna Picchu, le pic qui le domine. C’était une résidence royale plutôt qu’une vraie ville, habitée par quelques centaines de serviteurs du souverain, non par une population permanente. Comme sur les autres sites incas, l’agriculture se pratiquait principalement sur les terrasses aménagées à flanc de montagne. Le site devait avoir un aspect visuel très différent d’aujourd’hui, où les terrasses sont plantées d’une herbe d’ornement d’origine africaine.
La renommée mondiale de Machu Picchu tient sans doute à deux facteurs : le très bon état de conservation de beaucoup de ses structures après des travaux de restauration importants car Machu Picchu, comme Angkor, était couvert de jungle lors de sa découverte en 1911 ; et son esthétique inimitable du fait de sa situation géographique, entre deux pics dominant une vallée encaissée.
Nous avons eu la chance et la malchance de voir Machu Picchu dans le brouillard et sous la pluie. Malchance car nous n’avons pas eu la vue dégagée du Huayna Picchu (alt. 2693 m) qui surplombe le site et figure sur toutes les photos avec sa forme en pain de sucre. Nous ne l’avons aperçu que quelques secondes. Chance car le spectacle changeant à chaque instant des nuages couvrant et découvrant les différentes parties du site et les montagnes alentour a quelque chose de mystérieux qui ajoute au charme du site.
Au total, nous avons trouvé Machu Picchu grandiose, à la hauteur de sa réputation, malgré l’affluence qui rend la visite problématique par moments. Nous avions des éléments de comparaison car nous avions visité auparavant plusieurs autres sites incas remarquables. Il en sera question dans le prochain article.
Jarres incas au musée des cultures aborigènes de Cuenca, en Equateur (photos 1 et 2), au musée d'histoire régional de Cusco (photo 3) ; au musée Machu Picchu de Cusco (photos 4 et 5) ; Qipu, système de noeuds servant à stocker des données numériques ou monétaires, au musée de la Fondation Amano, Lima (photo 6)
Visiter Machu Picchu
Visiter Machu Picchu n'est ni très simple ni bon marché.
Pour contenir le surtourisme, la visite du site est très encadrée et le nombre de visiteurs limité. Il est recommandé de réserver sa visite à l'avance sur le site officiel ou en passant par une agence. Il faut choisir un horaire et un parcours de visite parmi les dix proposés.
Le système est géré avec une rigueur quasi-militaire : si l’on a réservé une visite à 7 heures, on n’entre pas à 6 heures 58. Une fois dans la place, on doit suivre l’itinéraire prescrit sans rebrousser chemin. La séparation des flux a été pensée avec intelligence, en ménageant des espaces sans visiteurs. Il y a néanmoins beaucoup de monde sur le site, des queues pour les selfies et l’agrément de la visite en souffre nécessairement.
La bourgade d'Agua Calientes, au pied du site, n'est desservie par aucune route. Le plus confortable pour s'y rendre est le train à voie étroite au départ de Cusco (110 km) ou du village d'Ollantaytambo (42 km). Les trains ordinaires, bon marché, sont réservés aux Péruviens. Les étrangers doivent emprunter les trains touristiques qui sont parmi les plus chers du monde : un aller simple de 42 kilomètres coûte de 54 à plus de 500 USD suivant l'horaire et le confort choisis.
Sans commentaire (photo 1) ; en descendant la rivière Urubamba (photos 2 à 5) ; en gare d'Aguas Calientes (photo 6)
Tiré par une vieille motrice Diesel qui émet une fumée noire malodorante, le train roule lentement : 45 km/heure au maximum, une heure trente pour 42 kilomètres. Il offre des vues spectaculaires sur les gorges et les rapides de la rivière et sur les montagnes grâce au toit vitré. La voie passe en bordure des sites archéologiques de Patallacta et Intipata. La végétation change en descendant la vallée : la fin du voyage se fait dans la jungle.
Il est possible de dépenser beaucoup moins en prenant un minibus pour le lieu-dit Hydroelectrica, proche du village de Santa Teresa, plus au nord. C'est une longue route et il faut ensuite marcher près de dix kilomètres sur la voie ferrée pour gagner Aguas Calientes.
Le sentier d'accès (photo 1) ; un site inca enfoui dans la forêt, en dessous de Machu Picchu (photo 2) ; la rivière Urubamba (photos 3 et 4)
De Aguas Calientes à Machu Picchu, un sentier en escalier dans la forêt permet de gagner le site. Compter une heure trente à deux heures pour 400 mètres de dénivelé. Son accès est contrôlé, permis seulement une heure avant l’heure de visite du site.
Un service de minibus permet d'économiser un peu de temps et la fatigue. C’est le mode d’accès retenu par la grande majorité des visiteurs. Il emprunte une route non revêtue en lacets.
Il est recommandé de ne pas visiter Machu Picchu le dimanche, jour gratuit pour les Péruviens. Il y a déjà beaucoup de monde les autres jours. Se munir d'une cape de pluie, les parapluies ne sont pas les bienvenus.
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