Voyage ferroviaire en famille, Noël à Rome (ouverture du Jubilé 2025)
Partis de Paris en milieu d’après-midi le 22 décembre, nous sommes arrivés en pleine nuit à St Jean de Maurienne, où le train depuis des mois s’arrête, pour cause d’éboulement sur la voie ferrée. Une heure plus tard, nous embarquons dans un car qui traverse la vallée enneigée et ses ronds-points illuminés pour Noël, en direction de Modane d’où un autre train nous emmène à Turin.
Le 23, nous visitons le magnifique musée d’égyptologie de Turin, passons une tête dans la toute voisine église de San Filippo Neri, et admirons la ville au pas de charge car un dernier train nous emporte cet après-midi-là vers Rome. Nous nous installons pour la semaine dans un hôtel dont le principal avantage est d’être en face de la gare et donc de la seule station où se croisent les deux lignes du métro romain.
Le 24 au matin, nous partons explorer les ruines du Palatin avant de rejoindre une visite guidée du Colisée (seule solution trouvée pour réserver des places), qui a fort intéressé la jeune génération. Au regret de certains d’entre nous, il n’est pas possible de retourner ensuite sur le Foro Romano qui appartient pourtant, comme le Palatin, au parc archéologique du Colisée (il faut bien tout lire quand on achète des billets)… la majorité de l’équipe vote pour une pause à l’hôtel au vu des projets pour la fin de la journée.
Le 24 en milieu d’après-midi, nous partons en effet pour le Vatican, sans trop savoir où et quand il faut aller place Saint Pierre avec notre réservation pour assister à l’ouverture du Jubilé. Le périmètre est quasiment bouclé par divers corps armés et policiers et quand, après un contrôle de sécurité, nous franchissons finalement la colonnade, un aimable garde suisse nous explique (en français s’il-vous-plaît) que nous n’irons pas plus loin et que notre QR code ne sert à rien… l’emplacement avec des chaises pour assister de l’extérieur à la cérémonie est déjà plein, plus de deux heures à l’avance.
Par une série de manœuvres, et grâce à la persévérance de tous et à l’aide de plusieurs personnes rencontrées sur le chemin, nous finissons tout de même par avoir des sièges pour la fin de l’attente et la très impressionnante, pompeuse et néanmoins émouvante cérémonie. Mais nous ne restons pas pour la messe qui suit car il fait très froid quand on reste des heures immobiles, et que le plus jeune fatigue…
Le 25, après l’ouverture de quelques cadeaux, nous allons Place de la Trinité des Monts et escaladons joyeusement les grandes volées d’escaliers pour assister à une messe en français dans la magnifique église du même nom.
À l’issue de quoi, panettone et café dans le cloître avant de redescendre avec la même énergie festive et de retrouver nos chers cousins juste à côté de la Piazza di Spagna pour un déjeuner et une belle promenade dans le parc du Pincio. En redescendant Piazza del Popolo, nous découvrons que le métro est fermé jusqu’à 16h30 car c’est Noël… et rentrons bravement à pied au travers d’une Rome magnifiquement illuminée pour la fête.
Le 26, notre périple commence par un long moment devant la fontaine de Trevi récemment rénovée, un enchantement pour petits et grands.
Ensuite pique-nique au soleil devant les ruines de l’Area Sacra, visite de l’église du Gesu et nous sautons dans un bus qui nous rembarque vers le Vatican. Tout est redevenu facile place Saint Pierre, et nous franchissons même la porte sainte de la basilique plus d’une heure avant le créneau réservé et sans avoir à montrer le QR code… la Pieta de Michel-Ange, qui était en cours de restauration lors de mon dernier séjour en 2023, est de retour et installée de manière à être bien vue de tous, dès l’entrée. Le jeune public semble impressionné et garde de l’entrain ensuite pour une assez longue promenade qui permet d’admirer le Château Saint Ange, la place Navone, les Caravage de St Louis des Français et l’église Saint Ignace, avant de regagner le métro place d’Espagne.
Le vendredi 27, départ tôt le matin pour Tivoli. Nous apprenons en entrant en gare de Bagno di Tivoli que c’est là qu’il nous faut descendre si nous voulons aller à la villa d’Hadrien. De là, petite course à pied pour aller tirer du liquide car on ne peut acheter autrement les tickets pour le bus qui passe peu après. Le site archéologique sublime est loin de tout, et partant assez peu fréquenté. L’arpenter avec des compagnons enthousiastes est un enchantement. La promesse de voir ensuite des fontaines extraordinaires permet de supporter un deuxième voyage en car pour Tivoli, où la Villa d’Este et surtout ses jardins émerveillent toute l’équipe (avec une mention spéciale pour la fontaine qui active un orgue). On repart toutefois au pas de course pour attraper le train du retour à l’autre bout de la ville (et même sur l’autre rive de l’Aniene, après traversée d’un petit pont charmant). De retour à Rome je termine la journée à la basilique Sainte Marie des Anges, aménagée selon un projet de Michel-Ange dans le tepidarium des thermes de Dioclétien, juste en face de la gare.
Le samedi 28, on satisfait la demande populaire de la visite du Cirque Maxime avec adjonction de réalité virtuelle. Expérience diversement appréciée selon les protagonistes. Puis balade tranquille sur l’Aventin et le Capitole, avec escales dans quelques églises, puis retour par les forums impériaux et San Pietro in Vincoli pour (re)voir le Moïse de Michel-Ange et les chaînes de Saint Pierre…
Le dimanche 29, le projet était d’aller marcher sur la Via Appia. Partis du métro Circo Massimo, on longe le beau jardin du siège de la FAO puis les thermes de Caracalla. On chemine ensuite entre les murs de bâtiments dont certains datent de l’Antiquité, les grandes familles ayant aménagé de vraies demeures pour leurs colombariums. On franchit les murailles de Rome à la Porte d’Aurélien, où commence la Via Appia Antica. Mais celle-ci est revêtue de petits pavés assez récents qui rendent très sonore le passage des nombreuses voitures. La marche est donc bien moins agréable qu’espérée, et une fois atteinte la petite église dite de « Domine Quo Vadis », où on remarque qu’au vu des empreintes laissées dans la pierre Jésus avait de « grands pieds » (sic), on saute dans le bus (qu’on aurait certainement été bien avisés de prendre dans l’autre sens pour aller marcher plus loin sur la voie, où on peut imaginer/oser espérer qu’elle devienne piétonne). On pique-nique au Cirque Maxime et on va se promener un peu sur le Monte Celio avant de terminer notre pérégrination romaine à Ste Marie Majeure.
Le lundi 30, voyage en train jusqu’à Milan où on se promène avec délices dans le Parco Sempione au milieu des écureuils gris et des canards, avant de traverser la très belle et imposante forteresse Sforza et d’aller s’émerveiller de l’église Sainte Marie des Grâces et du cloître de Bramante. Il n’avait pas été possible d’avoir des places pour voir la Cène de Léonard dans le réfectoire du monastère. On accepte de faire un tour dans l’église de San Vittore mais pas dans la magnifique église de San Ambrosio avant de rentrer en métro.
Le mardi 31, on fait le tour du Duomo (pas possible d’avoir des billets pour la matinée), on admire le Milan luxueux de la galerie commerciale adjacente et de la Scala puis on passe un agréable moment dans le Giardini Indro Montanelli avant de rentrer rechercher nos bagages dans un délicieux petit tramway jaune aux bancs en bois rutilants. Retour à Paris en trains et cars selon la même formule qu’à l’aller (arrivée après 23h).
Moralité : l’Italie est toujours aussi belle et les italiens aussi charmants et kid-friendly. Mais tout est très cher et les sites très touristiques nécessitent d’être réservés très longtemps à l’avance (notamment les musées du Vatican et la Chapelle Sixtine). Comme en 2023, les trains italiens m’ont semblé très ponctuels, et la jeunesse a estimé que Trenitalia valait bien mieux que la SNCF… Avec des petits explorateurs qui préfèrent marcher et courir que visiter des musées, Rome est une excellente destination (surtout pour les enfants qui aiment les fontaines !)…