A Antigua et au lac Atitlán
Abstract : West of Guatemala City, we visited the old capital of Antigua Guatemala and further west the volcanic lake of Atitlán, « the most beautiful lake in the world » according to explorer Alexander von Humboldt (who probably enjoyed nicer weather than we did). Antigua prides itself of its rich heritage despite the destruction inflicted by mutiple earthquakes. Lake Atitlán, although visited by hordes of tourists, remains a cradle of traditional Maya culture.
A Antigua
Nous n’avons passé que quelques heures à Ciudad de Guatemala, capitale du pays, le 30 septembre. Voyant les embouteillages, une pollution oppressante et une métrorpole réputée peu sûre, nous avons fait comme la plupart des voyageurs : nous avons gagné Antigua Guatemala, l’ancienne capitale, 40 kilomètres plus à l’ouest.
Le volcan de Agua, au sud de la ville (photos 1 à 3 et vue d'artiste en photo 4) ; le volcan Acatenango (photo 5); la ville vue du Cerro de la Cruz, belvédère situé au nord (photo 6)
Le changement est complet. Le décor est une petite ville entourée de montagnes et de volcans dont l’Acatenango qui domine la ville de ses 3 976 mètres et le volcan de Agua (3 760 m). Antigua elle-même est à 1 580 m. Il y fait frais, ce qui est très bienvenu après la chaleur lourde des plaines. Il peut même faire froid le soir quand la pluie se met de la partie. La ville est de taille modeste : 35 000 habitants à peu près, deux fois moins qu’au 18ème siècle.
C’est une cité historique, capitale de la capitainerie générale du Guatemala de 1543 à 1773 après la destruction d’une première capitale par une éruption volcanique, sans un immeuble neuf ni une construction en hauteur. Les tremblements de terre, fréquents dans les montagnes du Guatemala, l’expliquent sans doute en partie. La ville a été frappée bien des fois au cours des siècles et largement détruite par les plus violents. Les rues sont étonnamment larges et pavées très irrégulièrement de galets volcaniques. C’est assez agréable pour la marche, très inconfortable en voiture.
Comme nombre de villes coloniales au Mexique et au Guatemala, le plan est en damier et les maisons le plus souvent peintes de couleurs vives. Beaucoup de demeures nobles ou d’ancien couvents étaient dotées de patios intérieurs élégants, récupérés par des musées, des hôtels ou des restaurants. Au nord de la place centrale, l’arche de Santa Catalina est devenue le monument emblématique de la ville.
La cathédrale (photos 1 et 2), l'église de la Merced (photos 3 à 5), église San Agustin (photo 6), église des jésuites (photo 7), église santa Lucia (photo 8), église San Pedro (photo 9)
Les églises baroques sont nombreuses mais la majorité sont des ruines, le séisme de 1773 ayant été dévastateur. La cathédrale, détruite par ce séisme, est en rénovation complète et le tiers seulement est utilisé actuellement. Nombre de belles églises ne sont plus que des façades. L’église la plus imposante est celle de la Merced, avec sa couleur jaune citron et sa façade très travaillée.
Anciens autobus scolaires américains (NB : diaporama, laisser le temps de faire débiler les images)
Les transports interurbains sont assurés par de vieux autobus scolaires des Etats-Unis, rachetés à bas prix. Certains ont conservé leur couleur jaune-orange caractéristique. D’autres ont été repeints en couleurs vives au gré de l’inspiration de leurs nouveaux propriétaires et des lumières clignotantes ont souvent été ajoutées. C’est un vrai festival pour les yeux. C’est beaucoup moins plaisant pour le nez et les oreilles car ces autobus Diesel hors d’âge sont bruyants et dégagent une fumée noire nauséabonde.
Au lac Atitlán
Après 80 kilomètres de route vers l’ouest dans la montagne, nous découvrons le lac Atitlán. « Découvrons » est un peu exagéré, « apercevons » serait plus juste car les nuages sont épais et cachent la ceinture volcanique qui en fait « le plus beau lac du monde » (Humboldt). Nous ne découvrirons les volcans de la rive sud du lac que le troisième jour, au moment de partir.
C’est un lac volcanique de 130 kilomètres carrés et de 350 mètres de profondeur estimée, qui remplit une caldeira formée par plusieurs éruptions successives. Deux séismes récents, en 1976 et 2007, ont fait varier le niveau du lac de plusieurs mètres.
Spectaculaire, le lac est malheureusement pollué car il est dépourvu de déversoir, ses côtes sont peuplées et les eaux usées y sont versées sans traitement. Il est déconseillé de s’y baigner ou de consommer les poissons locaux.
Carte du lac avec notre itinéraire en bleu (photo 1) : lanchas à Panajachel (photos 2 et 3) et à Santa Catarina Palopo (photo 4) ; tuk tuks à Santiago de Atitlán (photo 5)
Nous avons parcouru les rives, principalement en lanchas, ces barques motorisées par de gros moteurs hors-bord où l’on peut être très secoué, surtout si le vent se lève. Nous avons aussi utilisé les tuk tuk, omniprésents sur les petites routes et dans les villages et marché à pied.
Les rives du lac sont très touristiques, fréquentées par de nombreux voyageurs guatémaltèques et étrangers. Panajachel, la localité la plus fréquentée, est parfois surnommée Gringotenango (le repaire des gringos) tant les étrangers y sont nombreux. Le pourtour du lac reste néanmoins une zone de peuplement maya avec des costumes traditionnels et des traditions culturelles bien vivantes, qui combinent la religion catholique – ou les religions évangéliques – et les croyances préhispaniques.
A Santiago Atitlán, nous avons rendu visite à Maximón. Le mannequin que nous avons trouvé dans une modeste maison – il se déplace chaque année – symbolise une créature qui emprunte pour partie au diable des chrétiens, rival du Christ, et pour partie à Rijlaj Mam, une divinité maya. Maximón fait l’objet d’un vrai culte populaire avec des bougies et des rituels chamaniques quelque peu alcoolisés qui rappellent un peu ceux de San Juan Chamula, au Chiapas (voir notre journal du Mexique, 16 septembre).
A San Marcos (photo 1), à San Juan (photos 2 à 4), à San Pedro (photos 5 et 6), à Santiago (photo 7), à Panajachel (photo 8), à Santa Catarina (photo 9)
Dans les églises que nous avons visitées, les Mayas étaient nombreux et la dévotion populaire bien visible.
(NB : diaporama, laissez le temps de faire défiler les images)
Dans tous les villages, nous avons admiré les murales (fresques murales), parfois simples voire naïves, parfois élaborées et riches de culture maya.
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Le temps très couvert et la pluie nous ont empêché de tenter l’ascension des volcans qui entourent Antigua et le lac Atitlán. C’est dommage mais nous avons beaucoup aimé cette région chargée d’histoire et riche de cultures traditionnelles.
#adm888
Voyez aussi notre journal quotidien de voyage.
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