Journal autour du monde 2024 : 04 - du Potomac aux Rocheuses

la Maison blanche, le 11 mai

Suite de : Journal autour du monde 2024 : 03 - Mauritanie Sénégal

66ème au 68ème jours, 10 au 12 mai 2024, Paris - Washington D.C. et séjour à Washington

Rentrés de Dakar fin janvier et début février, nous sommes restés en France plus de trois mois. Les obstacles se sont succédé au point que nous avons dû, la mort dans l’âme, renoncer à expédier notre campervan électrique vers les Etats-Unis (voir l’article : vers l’Amérique, non sans mal).

départ de Paris, le 10 mai ; 52ème rue NW, Washington D.C., chez nos amis

Nous n’avons heureusement pas jeté l’éponge. Le 10 mai, j’ (Hervé) ai traversé l’Atlantique. Seul dans un premier temps : Elisabeth me rejoindra dans deux semaines. Le vol d’Air France s’est posé à Dulles sous la pluie à 18 h 40 EDT ¹. J’ai ainsi retrouvé Washington D.C. (77° 2’O, 38° 53’N) où ma dernière visite remontait à janvier 2022 (voir le bloc-notes de voyages 2022). J’ai été accueilli comme un roi par de très chers amis que nous connaissons depuis notre séjour à Washington de 1992 à 1996.

1: EDT pour Eastern DaylightTime, heure d’été de l’est des Etats-Unis et du Canada, temps universel moins 4, six heures de retard sur l’heure française d’été.

le Monument de Washington (photo 1) ; Rochambeau, Bolivar, Mandela (photos 2 à 4); monument aux héros du Titanic (photo 5)

la mosquée de Washington, sur Massachusetts Avenue

28 ans plus tard, la ville a peu changé sauf un ou deux nouveaux quartiers. Elle est toujours impressionnante par sa verdure et ses parcs, des forêts au cœur de la ville, particulièrement agréables pour la promenade en ce mois de mai. Visites à la mosquée, que j’ai pu visiter à l’occasion d’un bazar de charité, et à l’ambassade d’Italie ouverte pour la journée de l’Europe. Cela semble un peu hors du temps, avec tout de même des manifestants pro-Palestine et des banderoles de soutien à Israël pour rappeler aux visiteurs que nous sommes bien en 2024.

Rock Creek Park (photos 1 et 2) ; nos maisons successives sur West Beach Drive et Nebraska Avenue NW

Pèlerinage à travers Rock Creek Park jusqu’à notre première maison (1992-95), sur West Beach Drive. Et sur Nebraska Avenue pour retrouver, plus difficilement, notre deuxième maison (1995-96). Toutes les deux n’ont pas changé, extérieurement du moins, depuis 29 et 28 ans. Elisabeth s'y était rendue au printemps 2016, voir son article.

69ème jour, 13 mai, Washington D.C. - Bruceton Mills, Virginie occidentale, 191 miles (306 km)

Toujours aux petits soins pour moi, nos amis me déposent à 13 h 20 à l’aéroport Ronald Reagan National, en Virginie. Ainsi se termine cet excellent séjour à Washington. Je prends la route une heure plus tard au volant de ma Chevrolet Bolt électrique, malgré l’admonestation du loueur qui déconseille les grands voyages en voiture électrique.

Les premiers kilomètres sur les autoroutes urbaines sont pénibles avec une circulation dense, des travaux interminables et un GPS neuf que je peine à programmer. Cela va mieux après Frederick, Maryland. L’autoroute (I-270 puis I-70 puis I-68) est à deux voies mais elle est moins chargée. On franchit bientôt les premières collines des Appalaches avec de beaux paysages de forêt. L’altitude s’élève doucement jusqu’à 2 900 pieds (885 m).

Cumberland, Maryland

Je suis à Cumberland, Maryland, vers 18 heures. Petit quartier historique, ancienne gare le long du Chesapeake & Ohio Canal. Première recharge de la voiture, une recharge rapide qui se passe bien.

Je poursuis un peu vers l’ouest et entre en Virginie occidentale. A la tombée de la nuit (20 h 30), étape dans un camping proche de Bruceton Mills, dans une belle forêt, sans personne ou presque (79° 30’O, 39° 36’N). Le montage de la tente de nuit est laborieux mais cette première nuit de camping près du Big Bear Lake se passe sans incident (et sans visite d’ours).

70ème et 71ème jours, 14 et 15 mai, Bruceton Mills – Valparaiso, Indiana, 563 miles, 903 km

Deux journées de route bien remplies sans incident notable avec une étape à Columbus, Ohio (83° 2’O, 40° 2’N), le 14 au soir. Principalement sur autoroute, mais une portion pas désagréable sur des routes fédérales à deux ou quatre voies après Columbus. On traverse successivement la Virginie occidentale à deux reprises, la Pennsylvanie, l'Ohio et l’Indiana. Le paysage change peu avant Columbus : aux collines couvertes de forêt des Appalaches succède la grande plaine, à peine ondulée et avec de vastes champs cultivés ; c’est déjà le Midwest qui s’annonce. Forte pluie le 15 matin, qui ralentit l’allure.

En recharge (pas très) rapide à Worthington, près de Columbus (Ohio)

Pas de difficulté sérieuse pour trouver des recharges électriques avec l’application Chargepoint. Mais les recharges lentes en courant alternatif sont très lentes (6 kW) et les recharges dites rapides en courant continu le sont en pratique assez peu, 20 à 30 kW. Plusieurs heures sont employées chaque jour à recharger dans des quartiers dépourvus d’intérêt. Je t‘ai donc fait aucun tourisme ces deux jours.

En traversant l'Ohio

Etape à Valparaiso (87° 1’O, 41° 28’N) le 15 au soir. Petite consolation si nous n’allons pas jusqu’au Chili par la suite. C’est encore l’Indiana, mais c’est déjà la périphérie de Chicago. Du coup, il faut reculer les montres d’une heure, Valparaiso est à l’heure du centre ².

²: CDT pour Central Daylight Time, heure d’été du centre des Etats-Unis et du Canada, temps universel moins 5, sept heures de retard sur l’heure française d’été.

72ème jour, 16 mai, Valparaiso - Chicago, Illinois, 80 miles, 128 km

Une courte étape, principalement sur des autoroutes urbaines, me conduit à Chicago (87° 39’O, 41° 57’N). Plusieurs heures se passent à chercher à un parking à un prix abordable et une station de recharge. Pour mon malheur, un match de baseball se joue ce soir dans le quartier de Lakeside où j’ai trouvé un gîte et les parkings proches appliquent des tarifs à la mesure de l’événement. Quant aux stations de recharge, elles abondent mais sont situées dans les parkings, ce qui ramène au problème précédent.

Je trouve tout de même le temps d’une longue promenade en ville, qui fait l’objet d’un article spécifique.

73ème au 78ème jours, 17 au 22 mai, Chicago – Denver, Colorado, 1 114 miles, 1 787 km

Départ de Chicago le 17 au matin vers le sud-ouest par l’Interstate 55 en direction de St Louis, Missouri. Près de Joliet 3, je quitte l’autoroute quelques minutes pour un détour symbolique sur la route 53 de l’Illinois, qui suit le tracé de l’ancienne route 66, la route mythique du siècle dernier vers l’ouest américain (voir l’article notre itinéraire). Après réflexion, je ne vais pas plus loin et retrouve bientôt l’I-55. Outre que la route 66 n’existe plus administrativement ou plus guère, suivre son ancien tracé aurait représenté un gros détour vers le sud sur la route de Denver.

3: petite ville au sud-ouest de Chicago, nommée en l’honneur de Louis Joliet, explorateur français de la région au 17ème siècle.

La progression vers l’ouest se fait la plupart du temps sur l’Interstate 80. Cheminement nécessairement un peu monotone dans la grande plaine cultivée, avec des champs à perte de vue et parfois un petit bois, vestige des forêts de naguère. Les champs sont particulièrement vastes dans le Nebraska, avec de grands appareils d’irrigation qui donnent une idée de la consommation d’eau de cette agriculture à grande échelle.

En recharge lente (5 heures 30 pour une demi-charge) devant un supermarché de Kearney, Nebraska. La recharge a beau être gratuite, les candidats ne se bousculent pas.

Le 17 en fin d’après-midi, après Moline (Illinois), un grand pont enjambe le Mississipi, qui n‘est ni à sec ni en crue ; les lecteurs de Lucky Luke apprécieront 4. On arrive dans l’État d’Iowa, qui faisait partie de l’immense territoire de Louisiane vendu par la France aux Etats-Unis en 1803.

4: sur les caprices du Mississipi, voir les récits pittoresques du pilote Ned dans En remontant le Mississipi.

Des Moines, Iowa, son tribunal (photo 4), son Capitole (photo 6)

Capitale de l’État depuis 1857, Des Moines est une ville aérée (malgré 31° C en milieu de journée le 18) et plutôt agréable 5. Quelques rues et bâtiments historiques, dont le Capitole de l’État et le tribunal du comté dont les dimensions en disent long sur l’importance et le prestige de la justice. Musée d’histoire très intéressant et pédagogique. Rappelle que l’Iowa prit une part active à la guerre de sécession aux côtés de l’Union (comprendre : des Etats du nord) et accorda peu après (1868) des droits civiques aux hommes noirs.

5: autre réminiscence de Lucky Luke : « Emmenez-moi à Des Moines à n’importe quel prix! - Ajoutez $10 et je suis votre homme ! » Les Collines noires, p 13

Omaha, Nebraska

Le 18 vers midi, franchissement du Missouri. On quitte l’Iowa pour le Nebraska. Les lecteurs cultivés se souviennent d’« Omaha, ville agitée » et de Nebraska Kid qui provoqua le savant Frankenbaum en duel pour se débarrasser de l’expédition conduite par Lucky Luke 6. Les temps ont changé, j’ai trouvé la ville bien calme en ce dimanche pluvieux.

6: à nouveau dans Les Collines noires.

Lincoln, Nebraska. Le Capitole sur les photos 1 à 3

Même observation 50 miles plus loin à Lincoln, la petite capitale de l’État. Ici aussi, un Capitole monumental et de large rues largement vides.

Des rails sur la prairie

Entre Kearney et Ogallala, je délaisse l’I-80 sur 150 miles pour la route fédérale 30, incarnation actuelle de la Lincoln Highway, première route transcontinentale pour les automobiles inaugurée en 1913. La route 30 longe la voie ferrée de l’Union Pacific, sur laquelle je croise des trains de plus de deux miles, tirés par une ou plusieurs locomotives. Ces convois interminables et lents rappellent le chemin de fer de Mauritanie (voir le journal des 8 et 9 janvier).

Un wagon de pionniers reconstitué

Lexington, qui s’appelait alors Plum Creek, est sur l’ancien Oregon Trail, l’un des principaux itinéraires des pionniers de l’ouest au 19ème siècle. La région était peu sûre : le 7 août 1864, deux convois de wagons furent attaqués par les Cheyennes à Plum Creek et treize émigrants furent tués.

Des rails sur la prairie (suite)

Après que le chemin de fer eut été construit de 1864 à 1867, les Sioux et les Cheyennes l’attaquèrent plusieurs fois. Une plaque perpétue le souvenir du Tobin Indian Raid du 29 avril 1868 à l’ouest de Kearney.

A Cozad (photo 1), la route coupe le 100ème méridien (ouest de Greenwich). La rivière Platte (photo 4) était redoutée des émigrants qui devaient la passer à gué.

Ogallala, qui porte le nom d’une tribu indienne, est encore au Nebraska mais il faut reculer sa montre d’une heure : la ville est à l’heure des montagnes ⁷. Au débouché du Texas trail par lequel arrivait le bétail texan, la ville était à la fin du 19ème siècle la « capitale des cowboys ». « L’or s’échangeait aux tables de jeu, l’alcool coulait à flots et beaucoup de sang inondait le plancher ». Les shériffs, lorsqu’il y en eut, eurent donc fort à faire. L’un d’eux se reconvertit en rachetant le Crystal Saloon …

⁷: MDT pour Mountain Daylight Time, heure d’été des Montagnes rocheuses des Etats-Unis et du Canada, temps universel moins 6, huit heures de retard sur l’heure française d’été.

Quand la bagarre ou les paris tournaient mal, le cowboy malchanceux était enterré dans un sac au petit cimetière local. Généralement avec ses bottes de sorte que le cimetière est connu comme Boot Hill.

Après Ogallala, je bifurque vers le sud-ouest sur l’I-76 et entre au Colorado. Le bitume est assez dégradé avec des nids de poule, ce qui nuit à l’agrément de la conduite.

Les Rocheuses vues de la banlieue de Denver

Le 22 au matin, 88 miles avant Denver, les Rocheuses sont déjà bien visibles et bien enneigées. Le mauvais temps des derniers jours a apporté de la neige fraîche.

Arrivée à 10 h 30 à Brighton, dans la banlieue de Denver, pour une longue recharge. Je suis donc quasiment arrivé avec plus de deux jours d’avance.

McBride State Park, Johnston, Iowa

Les étapes de la route :

- un très beau camping en forêt (MacBride State Park, 91° 34’O, 41° 46’N), au bord d’un lac, au nord d’Iowa City le 17 au soir ;

Cette nuitée est une leçon d’humilité pour le visiteur étranger qui gare sa petite voiture électrique et plante sa petite tente au milieu des formidables pickups et des énormes caravanes de ses voisins américains.

- un autre beau camping près du lac Saylorville, au nord-ouest de Des Moines le 18  (93° 43’O, 41) 44’N) ; pas de complexe infériorité ici puisqu’il existe une zone réservée aux tentes ; un peu bruyant car proche d’une route passante.

- une nuit d’hôtel à Lincoln le 19 (96° 42’O, 40° 50’N), mauvais temps oblige.

- une autre nuit d’hôtel à Lexington le 20 (99° 44’O, 40° 45’N) pour la même raison.

Près de Sterling, Colorado, avant le déluge.

- une nuit de camping près de Sterling, Colorado, le 21 (103° 10’O, 40° 37’N) ; à la nuit tombante, la tente est inondée par une pluie et un vent violents ; nuit peu confortable.

- je m’installe à Denver (104° 59’O, 39° 44’N) le 22 au soir. Très satisfait de cette partie de voyage depuis Washington (9,5 jours, 1 948 miles, 3 125 km, environ 400 kWh consommés) qui s’est fort bien déroulée.

79ème et 80ème jours, 23 et 24 mai, Denver – Aurora, 42 miles, 67 km

Le 23 et la matinée du 24 sont consacrés à la visite de Denver. Il en sera rendu compte dans un article spécifique.

Je gagne Aurora le 24 après-midi, puis l'aéroport de Denver où Elisabeth arrive de Paris à 15 h 35. Nous passons la nuit à Aurora (104° 48’O, 39° 46’N).

81ème jour, 25 mai, Aurora - Longmont, 67 miles, 107 km

Nous commençons la journée à Denver par un tour de ville très rapide et quelques courses en prévision de nos excursions en montagne. Nous achetons notamment un récipient pour conserver notre nourriture hors de portée des ours et une bombe lacrymogène pour tenir ces plantigrades en respect.

Nous nous rapprochons ensuite des montagnes pour une courte promenade au parc de Chautauqua, près de Boulder. Beaucoup de monde ce week-end de Memorial Day mais endroit agréable avec la forêt les prairies et les fleurs du printemps.

Pearl street (photos 1 à 5) est la rue principale de Boulder.

C'est bien Boulder, pas Kathmandou ni Dharamsala.

Boulder est une petite ville universitaire assez chic où la bonne société de Denver vient se détendre. La diversité ethnique et sociale de l’Amérique est assez peu visible ici.

Nous nous dirigeons vers le nord-est et faisons étape à Longmont (105° 6’O, 40° 11’N).

82ème jour, 26 mai, Longmont - Fort Collins, 105 miles, 168 km

Nous partons dès 6 h 45 car nous n’avons pas pu obtenir de créneau horaire pour accéder au Parc national des montagnes Rocheuses. Nous devons donc y pénétrer avant 9 heures et la partie du parc la plus fréquentée (Bear Lake road) ne nous sera pas accessible. Ce système de gestion des visiteurs fonctionne les week-ends d’été depuis 2023.

Nous entrons dans le parc par la route 36 et apprécions d’emblée la majesté des paysages. Dans la partie du parc que nous visitons, l’affluence est raisonnable et même très réduite dès qu’on s’éloigne des routes carrossables.

Nous laissons la voiture au début de Old Fall River road (105° 37’ 35’’ O, 40° 24’ 26’’ N, alt. 2 450 m environ) et partons à pied vers le nord. C’est un très beau chemin en pente douce dans la forêt, très bien tracé sauf lorsqu’il faut contourner des arbres abattus.

A partir de 2 700 m environ, on marche dans de la neige durcie. Nous faisons demi-tour vers 2 850 m sans atteindre Lawn Lake car du mauvais temps est annoncé à partir de 13 heures.

Courte marche l’après-midi sur la portion de Old Fall Rd pas encore ouverte à la circulation, dans la direction de chutes d’eau que nous n’atteignons pas faute de temps.

Pas vu d’ours mais des daims et des élans ainsi que quelques oiseaux bleus.

Nous gagnons Loveland vers 17 heures. La recherche d’une borne de charge rapide qui veuille bien de nous est complexe mais finit par aboutir. Nuit près de Fort Collins (105° O, 40° 35’N).

83ème jour, 27 mai (Memorial Day), Fort Collins – Rawlins,Wyoming, 177 miles, 284 km

Nous quittons ce matin le Colorado pour le Wyoming en gagnant Laramie. La route fédérale 287 traverse des collines vallonnées où se pratique un élevage extensif.

Nous passons une grande partie de la journée à Laramie (105° 38’ O, 41° 29’N), nommée d’après un négociant français en fourrures. La principale curiosité de la ville est … sa prison. Plus précisément une ancienne prison fédérale transformée en musée ou Butch Cassidy fut jadis détenu. Bâtiment de dimensions somme toute assez réduites.

Laramie est toujours une gare importante sur la ligne ferroviaire de l’Union Pacific déjà citée.

Dans les rues de Laramie

Le centre historique s’efforce de préserver les traditions d’une ville de cowboys sur l’Oregon Trail, qui comptait jadis trente saloons et aucune église. La proportion s’est rééquilibrée depuis.

Le street art est bien présent, encouragé par la municipalité.

Nous gagnons Rawlins (107° 15'O, 41° 47'N, alt 2080 m) en fin de journée par l’I-80 en traversant à nouveau une région de vastes prairies.

84ème jour, 28 mai Rawlins – Sinks Canyon State Park, 133 miles, 213 km

Visite de Rawlins le matin pendant que la voiture est en recharge. Rawlins est aussi une étape de l’ancien Oregon Trail et du chemin de fer. Petit centre historique du début du 20ème siècle. Un pénitencier imposant qui a succédé à la prison de Laramie (photos 9 et 10 ci-dessus).

Nous partons à 11 heures. Quittant l’I-80 et la voie de chemin de fer, nous prenons à nouveau la route fédérale 287 vers le nord-ouest. On traverse un plateau vallonné désertique avec des paysages à perte de vue, assez majestueux. Les Rocheuses enneigées sont visibles dans l’ouest.

Déjeuner agréable à Split Rock (le rocher coupé, 107° 33’O, 42° 27’N), formation géologique bien connue naguère des émigrants de l’Oregon Trail et du Mormon Trail.

Entre Split Rock et Lander

Nous arrivons peu après 15 heures au parc de Sinks Canyon (108° 48’O, 42° 45’N, alt 1890 M), au sud-ouest de Lander. Au fond du canyon coule la rivière Middle Popo Agie qui disparaît dans un gouffre et ressurgit un quart de mile plus bas. Belle vallée avec la forêt et les fleurs du printemps. Avant de planter notre tente, nous gravissons la falaise nord du canyon, du haut de laquelle (alt 2030 m) on a une belle vue dégagée vers le nord et l’est.

85ème et 86ème jours, 29 et 30 mai, Sinks Canyon State Park - Lander, 9 miles, 14 km

Nous avons opté pour Sawmill Campground, le plus petit des deux sites de camping du parc. Nous y sommes seuls. Il faut nous habituer au grondement de la rivière, à quelques mètres de la tente.

Le 29, nous remontons à pied la vallée de la rivière Middle Popo Agie, quittons le parc de Sinks Canyon pour la forêt national de Shoshone et marchons à peu près 10,5 miles aller et retour. Beaux chemins de part et d’autre de la rivière, belle diversité de fleurs, quelques animaux aperçus.

Nous déjeunons aux chutes d’eau (108° 53’O, 42° 43’ 20’’N, alt 2 380 m). Beaucoup de visiteurs ici mais beaucoup moins le reste de la journée. Nous regagnons notre campement à 17 h, peu avant une pluie d’orage.

Le 30 matin, nous remontons sur la falaise au nord du canyon et gravissons une éminence un peu au nord (alt. 2 175 m). A nouveau des vues très dégagées vers le nord et vers l’est.

L’après-midi, nous gagnons Lander (108° 44’O, 42° 50’N, alt 1 640 m). Construite à la fin du 19ème siècle à l’emplacement de deux forts préexistants, cette très petite ville (7 500 habitants) fut jadis un repaire de hors-la-loi et de voleurs de chevaux. Quelques édifices du début du siècle dernier ; des boutiques d’artisanat indien car la réserve indienne de Wind River (tribus Shoshone et Arapaho) est juste au nord de la ville.

Fort Wakashie (photos 2 à 5)

87ème jour, 31 mai, Lander – forêt nationale Shoshone près de Dubois, 96 miles, 154 km

En quittant Lander, nous traversons la réserve indienne et passons par son chef-lieu, Fort Wakashie. Rien de très remarquable sinon deux casinos, des boutiques d’artisanat indien et des logements plutôt rudimentaires.

Crowheart Butte, lieu d’une bataille de tribus en 1866.

Belle route après Fort Wakashie, avec la vue sur les Rocheuses à l’ouest. Région très peu peuplée mais un peu d’élevage et d’agriculture irriguée.

Huit miles avant Dubois, le musée national des véhicules militaires.

Dubois est une très petite ville qui vit largement du tourisme. Visite du centre national des mouflons (bighorn sheeps) où l’on nous explique que la population croît à nouveau doucement après une épidémie qui l’avait décimée en 1991.

Nuit dans un petit chalet (Grizzly Cabin – sic) 16 miles plus loin en forêt nationale Shoshone (109° 57’ O, 43° 40’N, alt environ 2 350 m).

88ème au 90ème jours, 1^er au 3 juin, parc national de Grand Teton, 135 miles, 217 km

Le 1^er juin matin, nous franchissons le col de Togwotee et la ligne continentale de partage des eaux à 3006 m. Encore beaucoup de neige à cette altitude. Très belles vues. Les sommets de Grand Teton apparaissent bientôt dans l’ouest.

Nous nous installons après le déjeuner au camping de Colter Bay, au bord du lac Jackson (110° 39’O, 43° 55’ N, alt 2 190 m). C’est un très grand camping (436 places) avec une forte affluence mais il est bien réparti dans une belle forêt de pins, ce qui limite l’effet de foule.

Nous explorons les abords de Colter Bay l’après-midi, en bordure du lac.

Le 2 juin, nous longeons le lac Jackson vers le sud vers Signal Mountain. Nous poursuivons ensuite jusqu’au pied de la chaîne du Grand Teton et marchons agréablement autour des lacs Jenny, String et Lake.

Nous visitons ensuite l’ancien ferry de Menor, sur la rivière Snake et Mormon Row, ancien établissement Mormon fondé en 1895. Un peu avant Moran Junction en revenant vers le nord, nous traversons un grand troupeau de bisons.

Forte pluie pendant la nuit et le 3 au matin. Après le déjeuner, nous quittons le parc et revenons un peu vers l ‘est, dans la vallée de la rivière Buffalo. Nous passons une nouvelle la nuit sous la tente, mais pas la nôtre : un tipi dans un ranch qui propose wagons, sorties à cheval et tout le folklore de l’ouest américain (110° 25’O, 43° 51’N, alt 2070 m). Le temps étant un peu meilleur, courte promenade en surplomb de la rivière.

91ème au 94ème jours, 4 au 7 juin, parc national de Yellowstone, 176 miles, 283 km

Le 4 juin, nous traversons une dernière fois le parc de Grand Teton, le quittons à son extrémité nord et pénétrons dans le parc national de Yellowstone. La circulation est dense et les routes plus étroites. Belles vues sur la rivière et le lac Lewis. Nos tentatives pour marcher vers les lacs Shoshone et Riddle, inaccessibles en voiture, n’aboutissent pas : les chemins sont rendus presque impraticables par les eaux de fonte des neiges ou fermés car les ours sont en période de pêche (sic).

Nous arrivons en début d’après-midi sur la rive occidentale du lac Yellowstone et visitons West Thumb, zone d’activité tellurique en bordure de la baie du même nom. Solfatares et sources chaudes. C’est un bel endroit, avec cependant une affluence très importante.

Nous nous installons un peu plus au nord au camping de Bridge Bay, tout proche du lac (110° 25’O, 44° 33’N, alt 2375 m). Il est moins agréable que les précédents avec un entassement réel mais qui reste supportable.

Le 5 juin, nous visitons la rive nord du lac Yellowstone : Lake Village, où se trouve le plus vieil hôtel du parc, Fishing Bridge où la rivière Yellowstone se jette dans le lac, Storm Point (110° 19’O, 44° 33’N) où des traces de soufre sont visibles sur la berge, Pelican Creek sur le chemin du retour. Marches agréables sur de beaux chemins en forêt.

Le 6 juin est notre grande journée de géothermie. Ayant quitté le lac Yellowstone vers l’ouest, nous commençons par une marche très agréable de 4 km sur une route désaffectée qui nous conduit au Lone Star Geyser. Nous sommes à peine arrivés que l’éruption commence. Nous en profitons avec un unique visiteur arrivé avant nous.

Ambiance très différente au Vieux Fidèle (Old Faithful) où les visiteurs se comptent par milliers. Nous assistons sur les gradins à l’éruption du geyser emblématique et parcourons ensuite le site, truffé de geysers plus petits, de piscines et de sources chaudes.

Les deux sites les plus remarquables à notre avis sont cependant un peu en aval sur la rivière Firehole : Biscuit Basin puis Middle Geyser Basin avec le cratère Excelsior et Prismatic Springs, vaste complexe de sources chaudes comme nous n’en avions jamais vu auparavant.

Nuitée au camping de Madison (110° 52’O, 44° 39’N, alt 2 200 m) dans une belle forêt de pins.

Le 7 au matin, un beau sentier en pente douce nous fait monter au sommet de Purple Mountain, au nord de Madison (alt 2 680 m). Vues très dégagées vers le sud, jusqu’aux sommets de Grand Teton, et vers l’est.

Visite de plusieurs sites de géothermie l’après-midi. Le plus vaste et le plus remarquable est Porcelain Basin, près de Norris, avec abondance de geysers, sources chaudes et bassins colorés.

Nous campons à Canyon Village (110° 29’O, 44° 44’N, alt 2 550 m) pour notre dernière nuit dans le parc.

Nous avons pu recharger notre batterie à Lake Village, Old Faithful et Canyon Village avec l’aide active du personnel des hôtels concernés pour trouver les stations et régler les difficultés techniques. Aucune liaison téléphonique 8 et connexion à Internet en revanche dans tout le parc ; la cure de désintoxication est complète.

8: nous n’étions pas clients de l’opérateur Verizon, le seul qui semble assurer une couverture satisfaisante dans le parc de Yellowstone.

95ème jour, 8 juin, parc de Yellowstone – Helena, Montana, 222 miles, 357 km

Nous parcourons tôt ce matin la partie nord du parc en passant par Tower Junction. Toujoyurs de très belle vues. Notre dernière visite est Mammoth Springs, remarquable site de sources chaudes colorées.

Nous quittons juste après le parc de Yellowstone et poursuivons dans l’État du Montana. Belle vallée jusqu’à Livingston, paysages plus banals ensuite. Nous déjeunons près de Bozeman. L’après-midi, nous coupons par deux fois le Missouri, modeste rivière ici. Nous faisons étape à Helena (112° 1’O, 46° 37’N, alt 1 410 m) en rechargeant scrupuleusement notre batterie dans chaque ville car les bornes de recharge seront rares les prochains jours.

96ème jour, 9 juin, Helena – St Mary, 219 miles, 352 km

Notre route continue vers le nord. Nous franchissons des collines avec un canyon assez pittoresque, puis une vaste zone très peu peuplée avec de l’élevage et un peu d’agriculture irriguée.

Augusta (photos 1 à 5), Choteau (photos 6 et 7)

Quelques villages – Augusta, Choteau, Dupuyer (du français « dépouille ») - qui cultivent leur image Wild West.

Nous franchissons Birch Creek, entrons dans la réserve indienne des Blackfeet et passons par le gros village de Browning. Habitat pauvre et vieilles voitures sont la principale différence par rapport à la région précédente. Un casino à Browning.

Nous arrivons à 15 heures à St Mary (113° 26’O, 48° 45’N, alt 1 550 m) à l’entrée du parc national des Glaciers. Nous ne pouvons hélas pas commencer la visite car nous passons l’après-midi dans les difficultés de recharge électrique : bornes en panne, téléphone qui ne fonctionne pas ici et le reste à l’avenant. Deux voyageurs nous permettent heureusement de charger quelques kwh sur leur compte sur la seule borne qui fonctionne. Nuit au camping de St Mary.

97ème jour, 10 juin, St Mary – Cardston, Alberta, 79 miles, 127 km

Nous partons vers l’intérieur du parc sur la Going to the sun road (sic) qui traverse le parc d’est en ouest mais n’est que partiellement ouverte. A Sun Point (9 miles) nous laissons la voiture et poursuivons à pied sur un sentier, puis sur la route. Très belles vues sur le lac St Mary en contrebas puis sur les sommets au sud-ouest. Le plus élevé est le Mt Jackson, 3064 m, avec un glacier difficile à distinguer sous la neige qui le recouvre. Nous faisons demi-tour après 5 miles de marche, au point où la route est fermée aux voitures.

La station de recharge du parc étant toujours en panne, nous sortons du parc et y rentrons 8 mles plus au nord pour aller voir le lac Sherburne (lac artificiel) et apercevoir le glacier Many.

Nous traversons ensuite une nouvelle région de pâturages, quittons la réserve des Blackfeet et arrivons à 15 heures, par 49° N, au poste-frontière de Piegan.

A suivre

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