Journal autour du monde 2024 : 03 - Mauritanie Sénégal
Suite de : Journal autour du monde 2023 : 02 - Maroc Sahara
40ème, 8 janvier 2024, jour baie de Dakhla Nouadhibou 422 km
Les formalités d’entrée en Mauritanie au poste-frontière du PK 55 se font sans difficulté sérieuse mais elles prennent trois bonnes heures. Des visas de trente jours nous sont délivrés, ainsi qu'un document d'importation temporaire pour la voiture. Le carnet de passages en douane dont nous nous étions munis s’avère inutile. Nous souscrivons une assurance pour vingt jours. Nous reculons nos montres, la Mauritanie est au temps universel, en retard d’une heure sur l’heure française d’hiver.
La route jusqu’à Nouadhibou, 40 km, est bonne. Sur la gauche la baie qui rappelle beaucoup celle d’hier à Dakhla avec une poignée des kite surfers. Sur la droite la voie ferrée à voie unique qui vient de Zouerat et sert au transport du minerais de fer. Nous croisons un très long train minéralier avec, en queue, une unique voiture de voyageurs.
A Nouadhibou, ambiance de ville africaine et circulation du genre anarchique. Un petit quartier où tous les commerces portent des enseignes en caractères chinois. Nous nous orientons avec difficulté faute de GPS et de carte SIM locale mais finissons par trouver un hôtel acceptable.
41ème jour, 9 janvier, Nouadhibou Nouamghar 390 km
Après nous être procurés quelques liquidités et une carte SIM, nous reprenons la route d’hier presque jusqu’à la frontière. En chemin, nous croisons à nouveau l’interminable train minéralier.
De Nouadhibou au PK 155 via Chaima
Le route vers Nouakchott se poursuit vers l’est jusqu’à Bou Lanouar, puis vers le sud. Elle est bonne dans l’ensemble avec quelques passages très dégradés. Les paysages sont semi-désertiques, avec tout de même des arbres, surtout des tamaris, qui faisaiebt défaut les jours précédents. Nous déjeunons à Chami, petite ville-champignon qui a surgi dans le désert.
Le bureau du parc national du banc d’Arguin est fermé aujourd’hui mais on nous ouvre le petit centre d’interprétation.
Au PK 155 (compté depuis Nouakchott) nous bifurquons vers l’ouest et entrons dans le parc. C’est l’unique route goudronnée qui traverse le parc d’est en ouest sur 59 km. Elle est bonne au début, mauvaise à la fin. Nous transportons un gendarme qui rejoint le village de Nouamghar, en bord de mer. Nous ne rencontrons aucun véhicule.
Nous plantons notre tente à Nouamghar dans un petit campement en bord de mer (16° 32’O, 19° 22’N). C’est une zone humide. Nous nous promenons entre la mer et une petite lagune à mangrove. Beaucoup d’oiseaux. Quelques barques à voile des pêcheurs imraghen. A l’écart du village, nous sommes entièrement seuls pour cette nouvelle nuit sous la tente en bord de mer. Après le dîner, cependant, les femmes du village qui gèrent le campement viennent réclamer la redevance du camping, ce qui donne lieu à un marchandage nocturne animé. Mauvaise nuit, bien que le bruit du ressac soit beaucoup moins fort que sur les plages précédentes.
A Nouamghar le matin
42ème jour, Nouamghar Nouakchott, 224 km
Très beau temps. Nouvelle promenade au bord de la plage et de la lagune. La mer est haute ce matin et c’est un très beau spectacle : mangrove, végétation, oiseaux de mer. Nous voyons les pêcheurs partir en barque à voile. La barre est visible mais loin de la côte ; sans doute sur le banc d’Arguin où la Méduse fit naufrage en 1816.
Nous reprenons la route à 9 h 30, regagnons la route nationale que nous poursuivons vers le sud. Petit arrêt pour déjeuner sur une plage à 15 km au nord de Nouakchott. Les rouleaux sont impressionnants.
Nous entrons ensuite en ville et trouvons sans difficulté un hôtel dans le quartier des ambassades.
43ème jour, 11 janvier Nouakchott Terjit, environ 440 km
Nous reprenons la route mais notre voiture reste à Nouakchott. Pour quatre jours nous confions notre sort à un guide, M. Bih, qui nous emmène avec son chauffeur et un pick-up Toyota Hilux 4x4, robuste véhicule que nous avions déjà utilisé en Oman.
Après plusieurs courses en ville (gas-oil, eau et les indispensables photocopies pour les contrôles routiers), nous quittons la capitale à 11 h 30 par la nationale 1 vers le nord-est.
Après 250 km, nous déjeunons à Ajkoujt. Le « restaurant » est modeste et nous déclinons le mouton - l’odeur nous suffit - mais M. Bih cuisine un déjeuner végétarien réconfortant.
De premières collines apparaissent juste après Ajkoujt. La route reste assez bonne mais devient plus étroite. Très peu de circulation.
Nous entrons dans la région d’Adrar au lieu dit Ait Attaya. Le paysage devient très beau avec les collines, les falaises, une rivière et une première palmeraie. A Amalit, un ancien poste militaire français abrite un petit musée de la résistance anticoloniale, en mémoire d’une bataille en décembre 1908.
Terjit
Nous gagnons ensuite la très belle palmeraie de Terjit (13° 6’O, 20° 15’N, alt 410 m). Beau village traditionnel où nous faisons étape. L’endroit est sur tous les circuits touristiques mais nous sommes les seuls ce soir. Nuit sous la tente dans un campement.
44ème jour, 12 janvier Terjit Chinguetti, environ 60 km
Après une seconde promenade dans la palmeraie de Terjit (source chaude, piscines), nous prenons la route, ou plutôt la piste, à 9 h 30.
Au village de Mirheft, avec sa palmeraie, nous croisons un important convoi militaire qui mène un exercice d’entraînement et de surveillance : camions Steyer, pick-ups Toyota dont certains sont munis de mitrailleuses. Les militaires ayant priorité sur les civils, nous devons attendre 1 h 45, les rues étant trop étroites pour croiser.
Au sud de Mirheft, nous descendons quelques kilomètres au sud dans le lit d’un oued vers deux piscines naturelles, que notre guide nomme « piscines Jacques Chirac » en souvenir de visites présidentielles passées. Très beau site, l’un avec palmiers, l’autre minéral avec des dépôts de sel, magie de l’eau qui surgit en plein désert.
Nous prenons ensuite la piste vers l’est, sans difficulté mais en tôle ondulée. Deux arrêts intéressants :
- un belvédère spectaculaire sur une vallée genre Grand Canyon ; c’est la que fut tourné le film Fort Saganne en 1984 (l’action était réputée se dérouler à la frontière algéro-marocaine) ;
- le petit site de grottes d’Agrour avec d'intéressantes peintures rupestres : personnages, animaux.
Chinguetti : notre auberge (photos 1 et 2), la ville nouvelle (photos 3 à 5), l'ancien casernement français (photos 6 et 7)
Nous arrivons à Chinguetti (12° 21’O, 20° 27’N, alt 310 m) à 14 h 50 et visitons la vieille ville l’après-midi. Après une longue période de déclin, elle a été en partie restaurée. Les citadins sont très fiers de la mosquée, fondée en 1378. Nous visitons l’une des trois bibliothèques familiales. Le conservateur, volubile, nous gratifie d’un long exposé dans un français parfait quoiqu’un peu archaïque. L’impression est néanmoins en demi-teinte car il ne dispose que de quelques manuscrits anciens. Les autres sont en cours d’inventaire à la mosquée.
Très belles dunes à l’est de la ville, d’où nous assistons au coucher du soleil.
Une soirée est donnée ce soir en notre honneur par plusieurs cousines et nièces de notre guide. Très bon accueil et occasion rare de rencontrer des femmes et des jeunes filles.
45ème jour, 13 janvier Chinguetti Ouaddane, environ 100 km
Nous quittons Chinguetti vers 10 heures par la « route du sable » vers le nord-est. C’est une large piste où le sable est profond par endroits, avec quelques belles dunes. Il faut dégonfler un peu les pneus. Cette piste n’est praticable qu’avec un 4x4 robuste et un conducteur expérimenté. Le nôtre est parfait.
Halte à l’oasis de Tanouchert, à 57 km de Chinguetti. Ici aussi les villageois font pousser quelques légumes dans le sable. Nous chargeons … une pierre tombale à destination de Nouakchott.
Nous poursuivons hors piste vers le nord-est. Notre guide et notre chauffeur, qui connaissent parfaitement le pays, s’orientent sans carte ni instruments dans ces solitudes. Nous arrivons à Ouaddane (11° 37’0, 20° 56’N, alt. 460 m) à 13 h 30.
Ouaddane : la vieille ville
La vieille ville fortifiée de Ouaddane, fondée en 1141, est remarquable, très bien restaurée (ni trop, ni trop peu) sur financement portugais il y a une vingtaine d’années. Nous parcourons la rue « des quarante savants », visitons la maison de l’un des trois fondateurs, un puits fortifié et surtout l’ancienne mosquée, très belle avec ses voûtes ogivales.
46ème jour, 14 janvier Ouaddane Nouakchott, environ 600 km
Nous prenons la route vers le sud-ouest à 8 h 15. C’est une large piste en tôle ondulée qui traverse un plateau caillouteux gris (alt 550 m). 15 km avant Atar, la route descend du plateau par une belle route à flanc de falaise.
Atar (13° 3’O, 20° 31’N, alt 210 m) est la « grande » ville de la région. Notre halte y est un peu longue car il faut obtenir un « bon de sortie » de la police.
Juste avant Amalit, nous retrouvons la route de l’aller. Nous déjeunons à nouveau à Ajkoujt, dans le même restaurant aux effluves de mouton. Nous sommes de retour à Nouakchott vers 18 h 45, très satisfaits de ces quatre jours dans l’Adrar (voir notre article).
47ème jour, 15 janvier Nouakchott, 3 km
Visite ce matin au musée national – modestes collections archéologiques et ethnographiques – et au marché central de Nouakchott.
Visite cet après-midi à l’ambassade de France toute proche de notre hôtel.
48ème jour, 16 janvier Nouakchott Saint Louis, 276 km
Il faut une bonne heure pour sortir de Nouakchott avec les embouteillages et les travaux. Ce n’est pas une partie de plaisir dans une circulation anarchique. Nous suivons ensuite la nationale 2 vers le sud pendant 158 km, en passant par la grosse bourgade de Tiguent.
Au « carrefour du défunt Ely Ould Hamady» (sic) au village de Ouevya nous quittons la route nationale qui continue vers Rosso et obliquons au sud-sud-ouest. Bonne route goudronnée sur 35 km jusqu’à Keur Macène, puis piste bien défoncée par endroits.
A partir de Keur Macène la route borde les étendues marécageuses du parc national de Diawling et le fleuve Sénégal. Marais et mangroves avec de nombreux oiseaux, dont des pélicans. Nous voyons détaler quelques familles de phacochères. Hélas le crocodile du désert reste invisible. C’est néanmoins un bel aperçu du parc.
Nous déjeunons près de la maison du parc (km 230). Onze kilomètres plus loin, nous franchissons le fleuve sur le barrage de Diama. Les formalités de sortie de Mauritanie et d’entrée au Sénégal sont faciles et rapides mais elles sont incomplètes : la voiture ne bénéficie que d’une admission provisoire de trois jours, les formalités douanières proprement dites seront à faire à Dakar.
Bonne route goudronnée de Diama à Saint Louis mais circulation assez chargée et nombreux ralentisseurs.
Saint Louis
A Saint Louis, nous franchisons le pont Faidherbe et nous installons dans l’île (16° 30’O, 16° 1’N). Nous nous promenons dans l’île de Saint Louis avec ses maisons coloniales qui attirent de nombreux touristes français. Ambiance plutôt agréable, qui évoque un peu Pondichéry (voir notre article de décembre 2013 sur les comptoirs français de l’Inde).
Nous sommes à nouveau dans les pas de l’Aéropostale : l’hôtel de la Poste où descendait Mermoz en perpétue la mémoire.
49ème jour, 17janvier Saint Louis Dakar, 245 km
Petite promenade ce matin dans la deuxième île de Saint Louis (la « langue de barbarie ») pour voir le quartier des pêcheurs et la plage. Spectacle haut en couleurs certes mais la pauvreté et la saleté sont hélas omniprésentes. La plage est un dépotoir.
Nous prenons la route à onze heures. Nous ne prenons pas la nationale 2 par Louga et Thiès mais des petites routes par Lompoul, Mboro et Bayakh. Certains passages sont bons, d’autres très défoncés. Les nombreux villages traversés ralentissent beaucoup la progression, d’autant plus qu’il y a profusion de ralentisseurs : un tous les 200 mètres dans les villages, destructeurs pour les voitures.
Quelques jolis paysages de savane le matin, des zones agricoles là où l’irrigation est possible. Les premiers baobabs font leur apparition l’après-midi. Les villages sont malheureusement extrêmement sales, les ordures sont partout. Sans doute pas plus par habitant qu’au Maroc ou en Mauritanie, mais les campagnes traversées sont plus peuplées et la pollution plus massive de ce fait.
Nous sommes déjà quasiment en ville 50 km avant Dakar. Comme nous tenons à entrer par la route nationale et non par l’autoroute, l’entrée prend beaucoup de temps mais nous arrivons enfin au centre de Dakar (17° 26’O, 14° 40’N) vers 17 h 30.
Nous atteignons ainsi la première destination de ce grand voyage. Nous avons parcouru 7 153 km de route depuis notre départ le 30 novembre et consommé environ 480 litres de gas-oil, non compris notre excursion de 1 200 km dans l’intérieur de la Mauritanie. Nous sommes bien sûr satisfaits de ce beau voyage accompli sans encombres.
Il nous reste maintenant à dédouaner la voiture, à la réexpédier vers la France et à décider d’un possible voyage vers la Casamance.
50ème au 53ème jours, 18 au 21 janvier : Dakar, 40 km
Comme à Bombay il y a dix ans, nous devons consacrer temps et énergie aux questions logistiques : achever le dédouanement de notre voiture puis trouver un bateau pour la renvoyer en France. Le dédouanement est facile et rapide. Nous apprenons l’existence d’un bateau vers Marseille début février. Mais les négociations avec les transitaires sont difficiles et rien n’est conclu ce week-end.
Quelques promenades sur le Plateau – les quartiers centraux – puis dans les faubourgs de Dakar. Vu quelques bâtiments officiels dont le palais présidentiel (à bonne distance) et la cathédrale. Les points d’intérêt sont rares. La promenade est peu agréable car la circulation automobile est très dense et l’air très pollué. Un bon point pour la gare, très bien restaurée, et pour les TER neufs et climatisés. Pas de trains à longue distance cependant. A côté de la gare, le monument du tirailleur sénégalais évoque la fraternité d'armes avec un poilu de la Grande guerre. Les marchés et les faubourgs sont une vraie plongée dans une grande ville africaine.
Samedi 20, nous prenons la « chaloupe » pour Gorée à vingt petites minutes du port de Dakar. Beaucoup de visiteurs sénégalais et étrangers. Indépendamment de sa forte valeur symbolique liée à la mémoire de la traite, Gorée est une petite île fort agréable. L’absence de véhicule et de pollution contraste heureusement avec la ville.
Promenade dans les rues de Gorée
Les rues étroites permettent de cheminer entre des maisons colorées, certaines bien restaurées, d’autres plus ou moins en ruine. Plusieurs petits musées. Un petit fort à chaque extrémité de l’île, des canons mangés par la rouille. Malheureusement le palais du gouverneur est à l’abandon malgré son intérêt patrimonial.
Dimanche 21 matin, excursion au phare des mamelles, construit en 1864 sur la côte ouest de Dakar. Vue sur la ville, les faubourgs nord et la pointe des Almadies, point le plus occidental du continent africain.
A proximité, sur la colline voisine, le monument de la renaissance africaine, inauguré en 2010, genre réalisme socialiste construit par une entreprise nord-coréenne. La vue ne porte pas très loin à cause de la brume et de la pollution. Chantiers de construction un peu partout sur la côte.
54ème au 60ème jours, 22 au 28 janvier, Dakar Kaolack puis séjour en Basse Casamance
Lundi 22 janvier, nous gagnons le nouvel aéroport de Dakar. Il est à 56 km de la ville et il faut deux bonnes heures pour s’y rendre en TER et autocar si l’on ne prend pas de taxi. Elisabeth prend un vol pour Marseille, cette première partie du voyage se termine pour elle. Resté seul, je (Hervé) me rends à Kaolack (190 km de Dakar) par une succession de minibus lents, bondés et inconfortables. Une institution catholique m’accueille pour la nuit.
De Kaolack à Zinguinchor en traversant la Gambie sur 20 kilomètres ; le pont de Sénégambie en photo 4
Le 23 janvier, je gagne Ziguinchor par la route trans-gambienne. Le transit par la Gambie est assez bureaucratique (et payant) mais se passe bien. La route qui suit est en réfection, donc lente. Visite de Ziguinchor l’après-midi.
Le 24 janvier après-midi, je rejoins en pirogue le village d’Affiniam, au nord du fleuve Casamance.
Le 25 janvier, séjour à Affiniam et sorties aux alentours.
Le 26 janvier, retour à Ziguinchor, puis route vers Oussouye (41 km). Visite au village de Seghalen.
Le 27 janvier, visite du village d’Endioungou, puis route vers Cap Skirring (30 km). Excursion l’après-midi à Kabrousse et Boudiediet, sur la frontière de la Guinée Bissau.
Dimanche 28 janvier, retour à Dakar en avion.
Ce séjour en Basse Casamance fait l’objet d’un article spécifique.
61ème au 64ème jours, 29 janvier au 1er février, second séjour à Dakar
La priorité de ce séjour est le départ de la voiture. Le transitaire confirme qu'il ne sera pas possible avant le 20 février. La visite dite de conformité à la douane a cependant lieu mardi 30 janvier. La douane, sur mon insistance, accepte d'apposer le cachet de sortie sur le carnet de passages. Je trouve non sans mal un parking proche du port qui accepte de garder la voiture jusqu'à son embarquement.
Petites promenades dans le quartier du Plateau le 29 janvier. En cherchant vraiment on peut trouver quelques maisons d’avant 1950 ou 60 présentant un petit intérêt patrimonial. Mais elles sont peu nombreuses et tendent à disparaître. Partout se construisent des immeubles luxueux ou qui se veulent tels.
Les plages de la côte nord (photos 1 et 2) ; le port de pêche et l'île de Yoff (photos 3 et 4) ; l'île de N'gor (photos 5 à 8)
Je dois quitter mon hôtel le 30 car il est complet. Une longue traversée de la ville en autobus et à pied me conduit sur la côte nord, au quartier dit des parcelles assainies, où je trouve un hébergement pittoresque et convivial en bord de plage (17° 26’ 52’’O, 14° 45’51’’N). C’est une plage de ville bordée d’une route à quatre voies, avec beaucoup de monde toute la journée, mais agréable tout de même.
Exploration de la côte nord de Dakar le 31 : le port de pêche de Yoff ; la petite île de N'gor avec ses ruelles pour piétons, ses maisons d'hôtes et ses ateliers d'artistes ; je gagne enfin, non sans difficultés et en traversant un parcours de golf, la pointe des Almadies ; c'est un endroit sauvage avec des roches noires et de grandes vagues ; par 17° 31' 42''O et 14° 44' 56''N, c'est presque (à 250 m près) le point le plus occidental d'Afrique continentale.
Je me rends à Thiaroye et Rufisque le 1er février. Alors que j’attendais l’autobus, une jeune fille en colère vient vers moi et me parle (je suppose) en wolof. Elle lance soudain un morceau de ciment et s’éloigne en vociférant. Je n’ai que des égratignures. « Elle est folle » me disent deux passants.
Je m’étais déjà rendu à Rufisque pour constater l’effet du changement climatique sur l’érosion côtière (voir bloc-notes 2014). Cette fois-ci je me limite au port de pêche, riche en couleurs et en odeurs. On y répare aussi les pirogues.
65ème jour, 2 février, Dakar Lyon
Je me rends à pied au terminal Dem Dikk AIBD (2,7 km) et de là à l’aéroport en autocar (45 minutes). Ce nouvel aéroport semble surdimensionné et très peu utilisé. Mon vol pour Lyon décolle à 15 h 24. C’est un voyage de cinq heures à comparer aux 49 jours de voiture de Revest du Bion à Dakar. A côté de moi une dame sénégalaise voilée prie pendant presque tout le voyage.
Conclusion provisoire
Ainsi se termine ce premier segment de notre grand voyage, qui a pleinement répondu à toutes nos attentes. Outre le voyage en voiture de Haute Provence à Dakar, nous espérions visiter Cordoue en Andalousie, l’Atlas marocain, l’Adrar mauritanien et la Casamance sénégalaise. C’est fait. Nous avons parcouru 7 200 km au volant de notre voiture et à peu près 1 900 km avec des véhicules divers, sans compter les trajets de retour en avion, sans incident notable.
Il restera à récupérer la voiture à Marseille vers le 1er mars. Si tout va bien nous partirons en avril-mai vers les Etats-Unis. Mais il reste à trouver une solution pour le transport maritime de notre van électrique. C’est l’une des nombreuses incertitudes évoquées dans notre premier article.
En attendant ce journal va être mis en pause pour plus de deux mois. Nous vous retrouverons à notre prochain départ, Inch’Allah (si Dieu le veut). A bientôt.
#adm888