Le rapatriement de cinq Français historiques
Hanoi, le 29 mars 1983
Note (insérée en 2022): le récit qui suit est très directement inspiré d’une correspondance officielle du Consul général de France à Ho Chi Minh Ville, Jean-François Parot (1946 – 2018) au Ministre des relations extérieures. Cette dépêche diplomatique a ensuite été publiée dans Cols bleus 1. Jean-François Parot, qui était aussi écrivain, y est revenu dans l’avant-propos de son dernier roman, le Prince de Cochinchine (2017). Les faits sont donc de longue date dans le domaine public.
1 : Jean-François Parot, Cendres et souvenirs, Cols bleus (magazine de la Marine nationale) n° 1757 du 28 mai 1983.
Ce sont trois évêques et deux officiers de marine que M. Parot, notre consul général à Ho Chi Minh Ville 2, a convoyés à Singapour et remis à la Marine nationale. Ces cinq Français illustres reposaient en effet, avec beaucoup d’autres moins connus, dans deux cimetières d’Ho Chi Minh Ville qui vont être livrés aux démolisseurs et il aurait été inconvenant de laisser là des compatriotes qui s’étaient illustrés au XVIIIème et au XIXème siècles pour assurer la présence de notre pays en Indochine. Il s’agit de Mgr Pigneau de Béhaine, évêque d’Adran, premier ministre de l’Empereur Gia Long, de Mgr Miche et de Mgr Charbonnier morts respectivement en 1873 et 1878 3, du Capitaine de frégate Doudart de Lagrée, mort en 1868, et du Lieutenant de vaisseau Francis Garnier, mort en 1873.
2 : ex-Saigon. (Cette note figurait dans le texte original. La précédente et les suivantes ont été insérées en 2022.)
3 : Jean-Claude Miche (1805 – 1873), missionnaire en Malaisie, au Siam et au Cambodge, évêque des Missions étrangères, qui joua notamment un rôle dans l’établissement du protectorat français au Cambodge et dans l’essai d’évangélisation du Laos. Vicaire apostolique de la Cochinchine occidentale de 1866 à 1873. Un récit détaillé de sa vie aventureuse : https://davidjournault.jimdofree.com/cambodge/articles/mgr-jean-claude-miche-1805-1873/
Eugène Charbonnier (1821-1878), missionnaire à Hanoi puis à Qui Nhơn, Vicaire apostolique pour la Cochinchine orientale de 1864 à 1878.
La mort de Francis Garnier en 1873 (Société des amis du Musée de l'armée) - Doudart deLagrée 1823 - 1868 (photo samuelhuet.com)
La tradition rapporte que Doudart de Lagrée, mort de maladie et d’épuisement lors de l’expédition du Mékong, avait été ramené à Saigon par le Fleuve bleu et Shanghai. Quant à Garnier, qui était alors son second, c’est lors d’une sortie de la citadelle d’Hanoi, investie par deux mille réguliers vietnamiens montés sur des éléphants, qu’il fut massacré par les pavillons noirs chinois 4, après qu’il eut déchargé sur eux son pistolet. Sa tête, qui avait été coupée, fut récupérée quelques jours après. Après quelques tribulations port mortem, il fut inhumé à Saigon en 1875, aux cotés de Doudart de Lagrée. Aucun honneur ne lu fut alors rendu ; l’Amiral Duperré 5, violemment hostile à Garnier, alla jusqu’à interdire aux officiers de la garnison d’assister à ses obsèques.
4 : Soldats irréguliers chinois, pour la plupart d’anciens rebelles Taiping, qui reprirent du service après leur expulsion vers le Vietnam et combattirent les troupes françaises lors de la conquête du Tonkin. Il affrontèrent notamment les Français aux côtés de troupes chinoises lors de la guerre franco-chinoise de 1885 (voir lettre du 26 avril, Sur la frontière de Chine).
5 : Le Contre-amiral Victor-Auguste Duperré (1825 – 1900), gouverneur de Cochinchine de 1875 à 1877. A ne pas confondre avec son père, l’Amiral Guy-Victor Duperré (1775 – 1846), qui fut ministre de la Marine et des colonies.
Mgr Pigneau de Béhaine, quant à lui, fut à son époque un personnage considérable 6. Pris dans les remous de la guerre civile qui agita la Cochinchine de 1767 à 1785, il se rendit compte que la cause légitime du souverain cochinchinois ne pourrait jamais l’emporter si le Prince héritier Nguyen Anh ne disposait pas d’une aide extérieure. Le prélat se décida à procurer au prétendant, ad majorem Dei gloriam, l’appui de la France. Dûment accrédité par celui-ci, il se rendit à Versailles et signa avec le Comte de Montmorin, successeur de Vergennes 7, un traité par lequel Louis XVI s’engageait à fournir un contingent militaire, moyennant quelques avantages. Hélas, le Roi lui-même ne croyait guère aux grands projets coloniaux de l’Evêque et son représentant à Pondichéry, le Comte de Conway 8, ne voulut rien savoir. Le traité resta lettre morte.
6 : Pierre Pigneau de Béhaine, né à Origny en Thiérache (Aisne) en 1741, mort près de Saigon le 9 octobre 1799.
7, : Armand Marc de Montmorin Saint-Hérem (1745 – 1792), ministre des affaires étrangères de 1787 à 1791.
8 : Thomas Conway (franco-irlandais, 1734 – 1800) avait combattu pour l’indépendance américaine mais s’était opposé à Washington et Lafayette. Il fut Gouverneur général des établissements français dans l’Inde de 1787 à 1789, année où il fit évacuer Pondichéry. Il s’opposa en effet à l’Evêque d’Adran – à l’instigation peut-être des Britanniques.
L’Evêque ne s’avoua pas battu. Dédaignant les offres anglaises, il résolut de « sauver l’honneur du nom français. » Le 14 juin 1789, il s’embarqua pour Saigon à bord de la Méduse (celle du radeau) 9, avec quelques compagnons. Pendant dix ans, il fut sur la brèche. Conseiller technique remarquable et excellent stratège, il fut l’âme de la résistance contre l’usurpateur Tayson 10. En butte à la sourde hostilité des mandarins et des lettrés, il sut agir avec souplesse et pragmatisme, acceptant dans le domaine des rites la thèse dite latidudinaire, condition nécessaire à l’implantation locale de la religion catholique. Le 9 octobre 1799, le prélat succomba de maladie et d’épuisement. Son corps fut ramené à Saigon en jonque de guerre et il fut inhumé le 16 décembre.
9 : L’indication semble inexacte, la célèbre frégate ayant été lancée en 1810 et ayant fait naufrage en 1816.
10 : Les trois frères Tay Son, Nguyen Hue, Nguyen Nhac et Nguyen Lu, surnommés d’après leur village d’origine, lancèrent une rébellion régionale, puis nationale, contre la dynastie des Lê de 1771 à 1793, date de leur défaite. Ils régnèrent quelques années. Leurs descendants furent définitivement éliminés par l’Empereur Gia Long en 1802, après la mort de Mgr de Béhaine.
Le futur empereur Gia Long avait décidé de faire à son premier ministre et ami des funérailles grandioses. Le prince, fils du futur empereur, dirigeait le convoi. Le cercueil, enveloppé dans un damas superbe, était placé sur un brancard d’environ vingt pieds de long, porté par quatre-vingts soldats ; un baldaquin brodé d’or couvrait le tout. Plus de douze mille gardes et cent-vingt éléphants escortaient le convoi, qui était suivi par quarante mille hommes au moins. L’éloge funèbre fut lu par le Roi lui-même et un mausolée splendide, que les Vietnamiens ont hélas détruit au début de 1983 11, fut édifié. Cent-quatre-ving-trois années passèrent.
11 : Détruit au motif que, situé à un carrefour fréquenté, il gênait la circulation. De même, le cimetière Mac Dinh Chi, ex-cimetière Massiges (du nom d’une rue qui le bordait), fut fermé en 1983, d’où la nécessité d’exhumer les nombreuses sépultures françaises qui s’y trouvaient, officiellement pour des raisons d’urbanisme. Sans objecter à ces opérations, les diplomates français estimaient que leurs véritables motivations étaient politiques : faire disparaître les vestiges de la présence française huit ans après la fin de la guerre.
La tâche du Consul général n’a pas été facile. Dans un premier temps, il a fallu négocier avec les Vietnamiens. Or ceux-ci ont compris depuis longtemps l’intérêt économique que représentent nos compatriotes enfouis dans leur sol. C’est là un aspect pittoresque, mais exaspérant, des relations franco-vietnamiennes. Le service des sépultures occupe l’activité de tout un service du consulat d’Hanoi 12et du consulat général d’Ho Chi Minh Ville. Les Vietnamiens exigent plusieurs millions de francs lourds pour l’entretien, lamentable au demeurant, de nos cimetières militaires. Et ils facturent les exhumations à vingt-cinq fois leur coût réel. Sachant parfaitement ce que nos cinq illustres représentaient pour nous, ils ont tenté de profiter de la situation, allant jusqu’à doubler leur devis au dernier moment. Il fallut négocier pied à pied et l’affaire fut conclue le 1er mars. Le plus dur restait à faire : cinq exhumations en quarante-huit heures.
12: Plus exactement de la section consulaire de l’ambassade.
Les tombes des deux officiers furent difficiles à localiser. Il faut savoir que le cimetière Massiges, ancien repère de malfrats, envahi par la végétation, offre le spectacle lamentable d’une cité des morts pillée, aux sépultures éventrées. Le monument de la famille D.., par exemple, un des plus beaux du cimetière, est encore debout mais les tombes ont été violées. Quant aux tombes des deux officiers, les gardiens n’en connaissaient plus l’emplacement et il fallut du temps pour les retrouver 13. Heureusement, elles étaient intactes. La tombe de Garnier était emplie d’eau mais le cercueil en bois et en zinc était intact. Un squelette entier fut extrait, y compris une boîte crânienne fort abîmée au maxillaire inférieur, notamment aux apophyses, vraisemblablement écrasées par les coups reçus lors de la décapitation. Les restes de Doudart de Lagrée, maintenus hors de l’eau, étaient moins bien conservés 14.
13 : La localisation de la tombe fut semble-t-il rendue possible par l’inscription « Tué à l'ennemi aux portes d’Hanoi le 21 Xbre 1873 » qui désignait clairement Garnier (source : Patricia Petit-Brulfert, Francis Garnier (1839 – 1873), marin, explorateur, aventurier, Du Furan au Pont de Papier, ESA éditions, 2016, p 402).
14 : De nombreuses tombes françaises furent exhumées les mois suivants à la demande et aux frais des familles, quelques unes en présence de l’auteur (voir lettre du 28 septembre fantômes, momies et âmes errantes). En fonction des conditions locales et notamment de l’humidité de la terre, les corps étaient très inégalement conservés.
Si Mgr Miche et Mgr Charbonnier ne posèrent pas de problème, l’exhumation de Mgr de Béhaine fut pour le moins difficile. Elle eut lieu devant près de cinq mille personnes : le cimetière est aujourd’hui en pleine ville et en plein carrefour, dans un quartier particulièrement pauvre et populeux. Il fallut ouvrir le mausolée. Or l’Empereur Gia Long, persuadé, à juste titre, qu’après lui le sentiment xénophobe et anti-chrétien ressurgirait 15, était soucieux d’éviter tout risque de violation de sépulture. Il avait donc fait réaliser un véritable hypogée. Deux jours de travail sans relâche furent nécessaires pour venir à bout d’une véritable gangue de mortier extrêmement résistante. On utilisait à l’époque un mélange de sable et de ciment dans lequel étaient incorporés des éléments organiques végétaux et, dans le cas présent, du miel, qui renforcent en vieillissant la solidité de l’ensemble.
15 : L’Empereur Minh Mang, le plus jeune fils de Gia Long, qui régna de 1820 à 1841, s’efforça de faire échec aux menées françaises et lança des persécutions contre les chrétiens à partir de 1826. Il refusa les offres de traité et de commerce de la France, des Etats-Unis, de la Grande Bretagne.
Une fois atteinte la cavité centrale du tombeau, on trouva un sarcophage gigantesque de cinq à six mètres de long, laqué rouge. On ne put le dégager et il fallut en couper l’extrémité. Ce qui fut fait. Une bouffée de puanteur, préservée depuis près de deux siècles, submergea l’assistance qui recula. Un cercueil intact de bois précieux laqué rouge et or apparut. Deux mouvements contradictoires se heurtèrent : la foule se précipita vers la fosse tandis que le Consul général, ses collaborateurs et les autorités reculaient. Ils furent cependant bousculés sur le cercueil. Les militaires présents durent les dégager à coups de crosse. Au milieu de la poussière et des cris de vieilles Vietnamiennes qui tentaient de s’emparer d’un morceau de bois, une véritable hystérie avait saisi l’assistance, jeunes et vieux n’ayant qu’un but : s’emparer d’un vestige. Il faut savoir que l’Evêque d’Adran est considéré par les catholiques comme un saint, d’où le désir de se procurer des reliques. De plus, le cercueil était de ce bois impérial réservé aux empereurs, qu’utilisent encore les sorcières de la ville pour leurs séances de magie. Et les apothicaires locaux vendent ce bois en poudre à titre de médication. C’est donc dans cette atmosphère de pandémonium que la séance se poursuivit.
Le cercueil enfin ouvert, un squelette parfaitement conservé apparut. On distinguait encore une pièce de soie noircie représentant un dragon, poussière de tissu qui se dissipa aussitôt. On se rappela alors que le prélat avait été inhumé dans ses habits cochinchinois, en robe de mandarin. La couleur jaune des ossements laisse penser qu’il avait été embaumé, ou placé dans un liquide conservateur, en attendant les funérailles.
Les autorités procédèrent à l’incinération des cinq illustres tandis que le Consul général rentrait chez lui, sale, ébouriffé et épuisé. Cinq urnes en porcelaine de Biên Hòa 16 furent remises le 2 mars au consulat général. Une brève et discrète cérémonie réunit tous les agents français dans le bureau du consul général, transformé en chapelle ardente. Les urnes furent ensuite scellées 17, incluses dans une valise diplomatique spéciale que le Consul général convoya à Singapour les 3 et 4 mars.
16 : Biên Hòa est une localité proche (30 km) de Saigon. Les céramiques de Biên Hòa sont réputées depuis des siècles. Leur production doit sa renaissance à l’intervention, au début du XXème siècle, des autorités coloniales françaises : création d’une école des arts appliqués en 1903 à l’initiative de Georges Maspéro. La production de l’école était connue pour son style syncrétique, mêlant éléments traditionnels vietnamiens et apports chinois, cambodgiens (Saigon était khmère jusqu’en 1698) et français. La production récente, plus ordinaire, est connue sous le nom de céramiques de Đông-Nai. Ces cinq urnes cinéraires entrent dans cette catégorie.
17 : A l’aide d’un ruban bleu blanc rouge et de cachets de cire. Formalité requise qui incombe aux consulats pour le transport international de restes mortels.
Là, le Capitaine de Vaisseau Merveilleux du Vignaux, commandant le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc 18 dépêcha un officier afin que soit fixé le protocole 19. Le lendemain, 5 mars, une voiture de la Marine conduisait le Consul général et les cinq urnes jusqu’au navire, où allait se dérouler une prise d’armes. Les urnes, remises à cinq officiers mariniers, montèrent à bord en présence du Commandant de la Jeanne, de notre Ambassadeur à Singapour 20 et du Consul général, ainsi que des anciens combattants français. Les honneurs militaires étaient rendus, puis le Capitaine de vaisseau Merveilleux du Vignaux tirait, devant les équipages, la leçon d’une grande histoire. L’aumônier récitait alors les prières (ces mêmes versets du livre des Macchabées que le Consul général avait lus dans son bureau trois jours avant 21) et il prononçait l’absoute. La sonnerie aux morts et l’hymne national concluaient cette belle mais brève cérémonie, qui rachetait les pauvres obsèques de Garnier à Saigon. Une cérémonie similaire se déroulait peu après sur le Doudart de Lagrée 22 pour l’arrivée des cendres de celui qui lui a donné son nom.
18 : Porte-hélicoptères en service dans la Marine nationale de 1964 à 2010, bâtiment école du groupe école d’application des officiers de marine. Il effectuait à ce titre une grande campagne annuelle. La Jeanne d’Arc et l’aviso Doudart de Lagrée firent escale à Singapour du 3 au 8 mars 1983 en venant du Pacifique via Manille et en faisant route vers l’Océan indien.
19 : Il s’agit du Capitaine de Vaisseau Régis Merveilleux du Vignaux (1933 – 2016) ; le prénom importe car cette famille a donné de très nombreux officiers généraux à la Marine. Jeune enseigne de vaisseau, Régis Merveilleux du Vignaux avait servi sur l’aviso Francis Garnier en 1957-58. Sans doute était-il prédestiné à l’accueil des cinq illustres … Il acheva sa carrière en 1993 avec le grade de vice-amiral d’escadre.
20 : Philippe Marandet (1923 – 2012), ambassadeur de France à Singapour de 1982 à 1984 et au sultanat de Brunei en 1984.
21 : L’auteur ignore de quels versets il s’agit. Les lecteurs qui le sauraient sont aimablement priés de lui en faire part.
22 : L’aviso-escorteur Doudart de Lagrée, en service de 1963 à 1991, a participé aux campagnes de la Jeanne d’Arc en 1981 et 1983. Lors de la campagne de 1983, il était commandé par le Capitaine de frégate Pierre Gayraud (1940 – 1995).
Ainsi a été tournée, non sans mal mais dans la dignité, une page importante de la longue histoire de la présence française en Indochine. Pas tout à fait tournée, cependant. Si les cinq illustres sont partis, des milliers de Français demeurent, oubliés par leurs familles mais objets d’un marchandage passablement sordide 23. Parmi eux, ces membres de notre famille que le Consul général me presse à tout moment de racheter, pour les soustraire aux bulldozers vietnamiens qui vont détruire le cimetière Massiges. Je lui ai dit que j’y réfléchirais et que je consulterais éventuellement la famille s’il pouvait me fournir les prénoms 24.
23 : Comme indiqué précédemment, plusieurs dizaines de tombes françaises – peut-être davantage – furent exhumées du cimetière Massiges les mois suivants à la demande et aux frais des familles en France. Les corps furent incinérés et les cendres rapatriées et remises aux familles. Les autres dépouilles du cimetière furent incinérées et les cendres déposées dans la pagode de Lai Thieu, au nord de Saigon. Les corps des militaires français (cimetière militaire de Tan Son Nhut) furent exhumés et rapatriés en 1986 en vertu d’un accord franco-vietnamien, puis inhumés au mémorial des guerres en Indochine, à Fréjus (source : réponse du ministre des anciens combattants à une question au Sénat, 21 décembre 1995). Le cimetière Massiges désaffecté a été transformé en jardin public (parc Lê Van Tam), qui comporte un monument consacré à la résistance contre le colonialisme français. Ce parc était peu fréquenté les premières années, les Saigonnais redoutant les fantômes. Cette crainte est passée au fil du temps et le parc, boisé et ombragé, est aujourd’hui très apprécié (voir photo illustrant la lettre du 28 septembre : fantômes, momies et âmes errantes).
24 : Cette proposition n’eut pas de suite. L’auteur se rendit néanmoins quelques mois plus tard à Ho Chi Minh Ville pour assister à l’exhumation d’une lointaine parente, pratiquée à la demande de ses descendants en France.