Malaisie: quelques jours de repos sur l’île de Pangkor

Publié le par Ding Thibaut

Après une semaine bien remplie au Cambodge, nous cherchions un endroit où nous détendre avant le retour à Chennai. Notre voyage de retour passait par Kuala Lumpur et  je souhaitais éviter de prendre un autre vol juste pour quelques jours de détente. Mon choix s’est ainsi arrêté sur Pangkor dans la province de Perak, île aisément accessible en transports en commun depuis Kuala Lumpur. Qui plus est l’île est réputée non affectée par le tourisme de masse qui sévit à Noël sur les destinations proches de Langkawi ou de Thaïlande. Enfin, située sur la côte ouest de la péninsule, Pangkor n’est pas affectée par la mousson d’hiver.

Pour rejoindre notre destination depuis Kuala Lumpur, nous avons pris un autocar très confortable jusqu’à la ville de Lumut. Le trajet de 240 km, en allant vers le nord, prend presque quatre heures avec de nombreux arrêts. Le paysage qui défilait avait beau être très vert, j’ai eu du mal à m’en réjouir: la Malaisie rurale ne serait-elle plus qu’une grande palmeraie destinée à la production d’huile de palme ?

Lumut est une station balnéaire fréquentée par les familles malaises. Nous nous y arrêtons pour la nuit en vue de prendre le ferry le lendemain matin. S’il n’y a pas grand chose à faire ici, l’Inde m’a appris a apprécier le seul fait de pouvoir me déplacer à pied avec calme et sérénité. Il y a malgré tout une odeur qui à chaque coin de rue qui peut en rebuter certains, celle des anchois séchés, une spécialité locale.

Un calao à l'hôtel de Lumut

Un calao à l'hôtel de Lumut

Les vedettes pour Pangkor sont très fréquentes et le service est bien organisé. Le trajet dure une trentaine de minutes. Peu avant d’arriver au débarcadère, entre deux villages de pêcheurs, j’ai eu l’impression de voir surgir un temple hindou sorti du Tamil Nadu ! C’était plus qu’une impression, j’y reviendrai… Le voyageur qui arrive à Pangkor pourrait croire avoir embarqué par erreur pour la Chine. Tout est écrit en chinois et tous les locaux sont des Chinois de Malaisie. L’île a beau être peuplée d’une majorité malaise, la Pangkor Island Jetty se situe en pleine China Town. Nous montons aussitôt dans un de ces petits minivans roses caractéristiques de l’île pour rejoindre notre hôtel, sur la côte ouest.

Au port de pêche

Au port de pêche

L’île ne fait que 18 km2 et se trouve en grande partie couverte de jungle. La population se concentre sur la côte sud-est et reste faible (25000 habitants). Le rivage alterne côte granitique et plages de sable fin. L’île principale compte (seulement) une vingtaine d’hébergements touristiques de petites tailles, pas de grand resort. Ils se situent pour la plupart autour de la plage de Teluk Nipah. Même si on ne peut pas parler de tourisme de masse, sa concentration sur ce secteur de moins d’un kilomètre fait qu’il y a du monde. Des hôtels, des restaurants, et des centres de loisirs nautiques. Si la plupart des touristes semblent venir de Malaisie, on entend néanmoins parler français, allemand ou russe.

Vue sur la péninsule malaise depuis le temple Fu Lin Kong

Vue sur la péninsule malaise depuis le temple Fu Lin Kong

La plage est très agréable. Maintenue propre et sans vague, elle est parfaite pour les enfants. Et surtout elle n’est pas surpeuplée, les Malais ne sont pas adeptes du bronzage. Même Diane s’est baignée dans mes bras !  A ma grande satisfaction, il est facile de louer un kayak et de longer la côte avec Adèle et Adrien à la découverte de plages désertes inaccessibles par la côte. En face de la plage se trouve la petite île de Giam, à 400m du rivage. Sur place, elle a été rebaptisée Coral Island pour vendre des tours de snorkeling. Parlons-en…

Plage de Teluk Nipah

Plage de Teluk Nipah

Si l’ouest de la Malaisie n’est pas une grande destination de snorkeling, ce secteur devait être très riche en coraux et jouir d’une belle faune sous-marine avant que l’île ne se développe. Aujourd’hui, la plupart des coraux ont disparu autour de la plage. Il en reste des débris. Mais en nageant avec les enfants dans les criques atteintes en kayak, nous avons eu quelques bonnes surprises; par endroits des coraux vivants de diverses variétés, et des jolis petits poissons. Malheureusement l’eau n’est pas très translucide. A en croire les prospectus, Coral Island a des merveilleux fonds marins. Alors nous y sommes allés en kayak pour voir… Une fois arrivés dans la seule crique propice au débarquement, le spectacle fut désolant. Presqu’une centaine de personnes en gilets de sauvetage étaient debout sur le fonds marin, une armada de hors-bords venant déposer et chercher des touristes. Du pain de mie flottait ici et là pour faire venir les poissons au pied des touristes. Tout ce capharnaüm dans une odeur d’essence un bruit de moteur stressant. Autant dire que j’ai préféré emmener les enfants ailleurs… Le lendemain, je suis retourné seul à Pulau Giam avant le petit-déjeuner, à la nage. Il n’y avait encore personne et j’ai pu constater qu’il reste du corail sur une zone d’environ 100m. Là même où les gens se tenaient debout la veille… Autant dire qu’il n’y aura bientôt plus rien ! Cela permettra de vendre plus de tours de jetski, de ski nautique, de speed-boat et autres nuisances sonores.

Prises de vue avec l'appareil d'Adrien
Prises de vue avec l'appareil d'Adrien
Prises de vue avec l'appareil d'Adrien

Prises de vue avec l'appareil d'Adrien

Le tour de l’île avec arrêts dans les lieux d’intérêt prend deux heures. Après avoir jeté un oeil à l’atelier de construction de bateaux, peu instructif, nous sommes allés voir le temple hindou que j’avais aperçu depuis la vedette. Ici, impossible de savoir que l’on est pas au Tamil Nadu. Tout dans le temple et dans la tenue des fidèles y est identique. A défaut d’explications écrites, j’interroge l’un d’eux. Il m’explique que son grand-père était natif du Tamil Nadu, et s’était installée en Malaisie pour faire du commerce avec les Anglais. Cette histoire nous a été raconté récemment… au Chettinad. En parlant je comprends qu’une grande partie de la communauté Indienne de la région descend des marchand Chettiars dont nous avions vu les palais quelques semaines plus tôt.

Temple hindou

Temple hindou

A quelques centaines de mètres de là se trouve le temple Fu Lin Kong, un temple taoïste fréquenté par la communauté chinoise. Il est surplombée par une pagode à flanc de montagne qui offre un beau panorama. L’ensemble s’inscrit dans une sorte de parc avec des points d’eau où nagent poissons et tortues. Il y a aussi une petite muraille de Chine de la hauteur de Diane. Nous y avons passé un bon moment. Sur la fin de la boucle, nous avons fair un arrêt à la ruine du fort hollandais. Malheureusement il ne s’agit que de quatre petits murs sans beaucoup d’explications.

Temple Fu Lin Kong

Temple Fu Lin Kong

Enfin, nous avons réalisé deux des projets que j’avais en tête: faire une marche dans la jungle et voir les grands calaos. La jungle est une véritable forêt tropicale humide, très dense, avec des arbres impressionnants. Il n’est pas impossible que la zone protégée au centre de l’île abrite de la forêt primaire vieille de centaines de millions d’années comme il en reste encore en Malaisie.  Notre petite marche sur un sentier balisé  avec un pseudo guide s’est soldée par des attaques de sangsues. Quant aux calaos, nous n’en n’avons pas vus dans la jungle mais partout ailleurs. Comme les goélands en Bretagne, ils s’invitent partout où il y a de la nourriture. Ils sont même plus chanceux, car le propriétaire d’une guesthouse les nourrit chaque jour à 18h30 pour le plus grand plaisir des touristes.

Malaisie: quelques jours de repos sur l’île de Pangkor
Malaisie: quelques jours de repos sur l’île de Pangkor

En conclusion, l’île de Pangkor a rempli nos attentes et convient parfaitement  pour un petit séjour de détente près de Kuala Lumpur. Comme l’an dernier, nous avons achevé notre voyage par une journée au Petrosains Discovery Centre, un parc d’éveil scientifique pour les petits et les grands dans les tours Petronas.

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