Vacances d'octobre à Dalhousie, Himachal Pradesh

Publié le par Ding Thibaut

Dimanche 18 octobre, mon périple à vélo au Kinnaur et au Spiti s'achève à Manali. Vinay, notre chauffeur parti la veille de Delhi, m'y retrouve comme convenu. Nous roulons jusqu'à Mandi, et repartons lundi matin pour Dharamsala où nous retrouvons Romy et les enfants sans difficulté. S'ensuit un après-midi sur la route pour atteindre Dalhousie où nous avons réservé un cottage pour six nuits.

Pont anglais près de Mandi, vautours sur la route de DharamsalaPont anglais près de Mandi, vautours sur la route de Dharamsala

Pont anglais près de Mandi, vautours sur la route de Dharamsala

Une « hill-station » véritablement en altitude

Dalhousie est une petite « hill station » construite par les Anglais en 1854. C'est Lord Dalhousie, le gouverneur général à cette époque, qui donna son nom à la ville. Tandis que mon périple à vélo se déroulait dans l'extrémité orientale de l'Himachal Pradesh, nous voici maintenant à l'extrémité occidentale de la province, dans le district de Chamba. La station s'étend sur les flancs de cinq collines de la chaîne de Dhauladhar. L'altitude varie de 1900m et 2700m selon l'endroit. C'est à cette situation privilégiée que Dalhousie doit son attrait touristique. Aussitôt sorti du petit centre ville pollué et bruyant, on trouve des petites routes à l'ombre des forêts de conifères qui offrent une belle vue sur les sommets enneigés de l'Himalaya. L'été, la température doit en faire une des « hill stations » les plus agréables d'Inde.

A la loterie des cottages, on ne gagne pas à tous les coups !

Fin octobre, lorsque nous y étions, c'était une autre histoire. Pour passer un séjour agréable à cette altitude en cette saison, il aurait fallu bénéficier d'un logement bien chauffé. Or nous logions dans une vieille maison des années 1920, très humide, à l'ombre de grands sapins. Les enfants qui profitaient encore de la piscine à Delhi se sont retrouvés en anorak à l'intérieur et nous dormions tous dans le même lit pour se tenir chaud. Le cadre était très beau mais la maison glaciale et insuffisamment entretenue. Nos hôtes étaient un couple de septuagénaires. Ils vivent à l'étage du dessus, chauffé et bénéficiant d'une terrasse ensoleillée. En revanche, ce logement avait un point très appréciable : un cuisinier et un aide-cuisinier à notre service (le cuisinier et le chauffeur du propriétaire). Nous avons de ce fait très bien mangé sans avoir à aller au restaurant. Les enfants appréciaient les crêpes au petit déjeuner, et le paneer mariné à l'ail cuit au barbecue me met encore l'eau à la bouche rien que d'y penser… je n'oublie pas pour autant le droit d'usage du barbecue d'un coût quatre fois supérieur à celui du repas main d’œuvre incluse !

Dans notre ccottage et aux alentours
Dans notre ccottage et aux alentoursDans notre ccottage et aux alentours
Dans notre ccottage et aux alentoursDans notre ccottage et aux alentoursDans notre ccottage et aux alentours

Dans notre ccottage et aux alentours

Khajjiar, une « mini Suisse » en Inde ?

On ne vient pas à Dalhousie pour faire des visites, mais pour profiter de la nature. Outre les promenades à pied à proximité de notre maison, nous sommes allé deux fois à Khajjiar, probablement la principale attraction touristique de la station (en fait à 25km de distance). Il s'agit d'une grande clairière d'herbe verte, un pâturage au beau milieu d'une belle forêt de pins avec un petit étang au milieu. Ce lieu fait partie des nombreuses « mini-Switzerland » répertoriées en Inde. Il faut admettre que ce n'est pas usurpé, c'est un lieu à la fois beau et agréable. Assis sur l'herbe rase au soleil, on respire le bon air en contemplant les montagnes. C'est un « grand espace » où on peut laisser les enfants peuvent courir partout sans crainte. De nombreux petits sentiers partent de là pour se promener avec les enfants après un pic-nique au soleil. Mais c'est aussi un lieu qui laisse un sentiment de frustration, car il est facile d'imaginer ce qu'il était avant d'être sacrifié au tourisme. On ne peut pas faire deux pas sans être abordé par des vendeurs de chips, des rabatteurs qui vendent une promenade à cheval, un tour de parapente, ou encore une descente en « zorb ». En « zorb » ? C'est une attraction très à la mode en Inde (mais aussi sur nos stations de ski). Elle consiste à s'enfermer dans gros un ballon gonflable aussi hideux que son nom l'indique, et à dévaler la pente pour se sentir dans un tambour de machine à laver… Il faut avouer que nous avons aussi encouragé cette pollution visuelle en offrant un tour de château gonflable aux enfants. Le site est relativement propre en contexte indien, mais il paraîtrait sale en contexte européen. En fait la plupart des touristes indiens jettent par terre leurs détritus. Quoi de plus normal puisqu'une armée de balayeurs parcourent l'alpage en continu. On paie en effet un ticket à l'entrée pour financer le nettoyage du site. Toujours est-il que ce désordre et ces détritus cassent le mythe de la petite Suisse en Inde ! J'ai dû attendre notre seconde visite pour voir le temple du cobra vieux de plusieurs siècles, car il est aujourd'hui cerné par les restaurants. Heureusement, il n'y a pas besoin de marcher longtemps pour trouver la nature presque intacte.

Khajjiar
KhajjiarKhajjiar
KhajjiarKhajjiar
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Khajjiar

Promenade entre Khajjiar et Chamba
Promenade entre Khajjiar et ChambaPromenade entre Khajjiar et ChambaPromenade entre Khajjiar et Chamba
Promenade entre Khajjiar et ChambaPromenade entre Khajjiar et ChambaPromenade entre Khajjiar et Chamba

Promenade entre Khajjiar et Chamba

La forêt de l'Ours et la pauvre cascade

L'autre grand plaisir des environs de Dalhousie, c'est la marche en forêt. De nombreux chemins partent de la route et s'enfoncent dans la forêt. Ils semblent surtout utilisés pour se rendre à des sites délimités d'extraction de bois ou d'eau de source. Les arbres sont en majorité mais pas seulement des grands conifères. D'immenses sapins ont la même qualité d'aiguilles que les sapins les plus onéreux qu'on peut acheter en France pour Noël. Cette forêt abrite une faune très riche si l'on en croit les panneaux au bord de la route. Il y a au moins deux espèces d'ours, dont nous sommes quasiment certains d'avoir vu les traces dans la boue ! Ces sentiers ne sont pas sur les itinéraires des touristes, qui sont en revanche nombreux à se rendre à une cascade en contrebas de Dalhousie. Lors de notre premier passage, la vue de la foule et des baraques à frites nous a poussés à chercher un autre endroit plus tranquille. Nous y sommes toutefois revenus pour ne pas risquer de passer à côté, mais quelle déception ! C'est un triste exemple d'un lieu qui a été magnifique aujourd'hui saccagé. Le cours d'eau est un dépotoir parsemé d'installations de type « accrobranche » en si mauvais état qu'on ne s'y essaierait pas. Une foule de touristes monte à la cascade sur un escalier en béton parsemé d'échoppes de souvenirs et de nourriture… dont les emballages finissent immanquablement par terre ou dans l'eau. Bloqués une heure dans un embouteillage sur le trajet de cinq kilomètres entre le cottage et le centre ville, nous étions arrivés à la cascade en fin de journée. Aussitôt que nous avons trouvé un endroit potable pour faire barboter les enfants, Adrien s'est retrouvé les fesses dans l'eau, nous obligeant / nous donnant une bonne raison de rentrer aussi vite que possible à la maison !

La Forêt de l'OursLa Forêt de l'Ours
La Forêt de l'OursLa Forêt de l'Ours
La Forêt de l'OursLa Forêt de l'OursLa Forêt de l'Ours
La Forêt de l'OursLa Forêt de l'OursLa Forêt de l'Ours

La Forêt de l'Ours

Le lendemain, nous avons repris la route pour Dharamsala d'où nous sommes allés à McLeod Ganj pour finir nos vacances.

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