A Pondichéry pour le pont de Divali
A Delhi, la semaine du 11 novembre est sans doute la plus festive de l'année. C'est la période de Divali, fête des lumières, majeure pour les Hindous. C'est un moment joyeux, à l'instar de Noël en Europe. Les maisons sont décorées de guirlandes lumineuses, les gens s'offrent des cadeaux. Mais cette joie s'accompagne de pétards et de feux d'artifice qui nous laissent peu de répit pendant la nuit. Outre le bruit, ces fumées n'améliorent pas la qualité de l'air au petit matin, pourtant déjà très dégradé en cette saison (smog épais, ciel jaune, odeur de brûlé, indices alarmants etc). Alors nous avons profité de ces vacances scolaires pour faire une escapade dans le Tamil Nadu, près de Pondichéry.
Changement de décor: on trouve la chaleur et l'humidité dès la sortie de l'avion. Alors qu'à Delhi il n'a plu qu'une seule fois quelques gouttes depuis le mois d'août, il pleut ici des trombes d'eau. La région est innondée, dans un état de catastrophe naturelle qui durera des semaines. Voilà pourquoi je ramène peu de photos de ce séjour. Du mercredi au dimanche, il a plu tous les jours ! Il n'y a que le jeudi où on a eu un répit assez long pour profiter de Pondichéry avec même un instant de ciel bleu et de soleil... avant que la pluie ne revienne en fin de journée.
Nous logions dans une hutte en bambou peu éclairée, infestée de moustiques et autres insectes, parcourue la nuit par un chat à moitié sauvage et d'énormes rats... Cela au prix d'un hôtel haut de gamme. C'est ce qu'on appelle un "eco-resort", un hôtel cheap mais qui coûte cher puisqu'il vise une clientèle écolo donc riche. Cela dit l'endroit est propre, et le prix peut se justifier par la qualité du domaine, un vrai petit village au bord d'une plage propre et baignable, un beau playground pour les enfants et une belle piscine à débordement. Mais quand il pleut des trombes d'eau, on se retrouve bloqué dans sa hutte à compter ses piqûres et à se demander s'il y a la dengue et la malaria dans l'Inde du sud.
Malgré tout, nous avons profité de la plage entre deux averses, voire en partant sous une averse avec une serviette au-dessus de la tête, faute de parapluie. Les enfants ont pu faire des chateaux de sable et ramasser de beaux coquillages. Pour nous, quel plaisir de se laisser balloter par les grosses vagues dans une eau à 28°C, une dizaine de jours après avoir été dans le froid des montagnes ! Difficile aussi de se plaindre de la pluie lorsqu'on apprend un matin que Paris vient de connaître un attentat aussi sanglant. Et quand on sait que cette pluie fait des centaines de morts dans la région.
Nous n'aurons donc passé qu'une journée à Pondichéry même, le temps de parcourir la ville à pied. Nous sommes venu ici avant tout parce que c'est le plus réputé des anciens comcomptoirs français (voir l'article de Papa à ce sujet). Si la France est à tous les coins de rues (à commencer par leur nom), on n'oublie jamais qu'on est en Inde. C'est la circulation qui le rappelle le plus, quelquefois aussi les odeurs. Mais quel plaisir de voir ces plaques bleues avec des noms français évocateurs: Suffren, Lauriston... L'architecture, les églises, le monument au mort, les inscriptions en français, le passé de comptoir n'est pas très loin. Beaucoup des ces anciennes belles maisons tombent un peu en ruine, mais on peut s'imaginer ce qu'elles étaient. Espérons qu'il en soit encore ainsi si nos enfants reviennent un jour, à l'âge adulte.