La vallée des fleurs
Les prairies d'altitude - bugyal - sont nombreuses dans les montagnes de Garhwal, en Uttarakhand, mais la vallée des fleurs est la plus belle et la plus célèbre, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2005. Par 79° 37' E et 30° 45' N, à une altitude comprise entre 3 500 et 4 500 m, cette vallée est celle du torrent Pushpawati, qui descend du glacier oriental de Kamet et devient ensuite le Lakshman Ganga, affluent de la rivière Alaknanda. Longue d'une dizaine de kilomètres, cette vallée est presque coupée du monde. Elle est ceinte de tous côtés par des sommets culminant à 5 000, 6 000 m et plus.
Au sud-ouest, le torrent se déverse vers l'aval par une gorge étroite et abrupte. Le passage n'est possible que par un sentier raide dans une forêt de cèdres de l'Himalaya (deodar).
Connue sans doute des bergers locaux qui y menaient leurs troupeaux pour la transhumance estivale, la vallée des fleurs fut "découverte" par hasard en 1931 par un alpiniste britannique, Frank Smythe, qui la traversa au retour d'une ascension et fut enthousiasmé par sa beauté et sa diversité floristique au point de lui consacrer un ouvrage qui la fit connaître au monde. Plusieurs botanistes en firent ensuite un inventaire floristique détaillé, dont J.M. Legge (1885-1939), qui y est enterrée après une chute mortelle lors de sa dernière investigation.
On entre dans le parc a la sortie du village de Gangharia (alt. 3 100 m). De là, un sentier raide, boueux par endroit, remonte la gorge du torrent (direction 340 °) et s' élève dans la forêt jusqu'à 3 500 m. Ce sentier d'accès sentier est interdit aux chevaux, ce qui est beaucoup plus agréable pour les piétons.
A 3 500 m on quitte la forêt et on entre dans la vallée des fleurs proprement dite qui remonte en pente très douce vers le nord-est (70 °).
La vallée était jadis utilisée comme zone de pâturages. Elle est aujourd'hui entièrement protégée et réservée au tourisme et à l'observation scientifique.
Même pour un non spécialiste, la beauté et la diversité floristique de la vallée sont justement célèbres. Le spectacle change constamment de mai à octobre (l'hiver une neige épaisse recouvre tout et la vallée est inaccesible) mais juillet et août sont sans doute la plus belle saison.
Nous ne vous infligerons pas la liste fastidieuse des centaines de fleurs recensées dans cette vallée qui surpasse ce que nous avions pu voir sur le plateau tibétain. Le specacle est de premier ordre même pour le profane. La vallée des fleurs est une merveille dont il faut espérer qu'elle résistera à la pression de ses admirateurs, fort nombreux (encore qu'il y en ait beaucoup moins l'après midi) et au changement climatique qui pourrait menacer ce vrai paradis d'altitude.